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Comment faire d’une dictée un réel moment d’apprentissage ?

La dictée… En voilà un exercice qui a traumatisé des générations entières d’écoliers français. Que de crises de nerfs pour parvenir à retenir des mots tordus par une orthographe irrégulière. Que de souffrance pour mémoriser des règles de syntaxe alambiquées. Que de cauchemars à l’idée de devoir annoncer à ses parents un zéro de plus ou une mauvaise note. Et puis se faire gronder et punir. Que d’incompréhensions alors qu’on se sait intelligent face à une école qui se contentait d’évaluer et qui répétait qu’il suffisait d’apprendre ses leçons ! Que de déceptions dans les yeux des parents face à un cahier tendu sur lequel on ne voit plus que le rouge du stylo de l’enseignant(e). Tu crois que ces temps sont révolus ? Il semblerait bien que non. Visiblement nos petits écoliers sont encore phobiques de cet exercice. Mais pourquoi ont-ils encore si peur ? En fait, cet exercice est particulier. Il a un poids symbolique lourd. Ne pas avoir une bonne orthographe est un handicap social réel et tous, nous intégrons très tôt qu’écrire avec des fautes est une tare. D’ailleurs on parle de « fautes ». Fauter c’est grave. Répréhensible même. La barre est donc placée très haut et, au final, la pression est bien présente. Mais ce n’est pas terminé… La dictée est un exercice atypique qui convoque plusieurs sens à la fois et oblige à une grande concentration. Il faut savoir écouter l’enseignant(e) qui dicte mais il faut bien entendre aussi. Entendre la prononciation qui donne des indications. Ces liaisons qui disent certains accords par exemple. Il faut comprendre le texte. Si l’enfant ne comprend pas, il va avoir du mal à se concentrer sur son écriture. Il faut ensuite convertir l’audio en visuel. Mais là les enfants sont encore très inégaux. Il y a ceux qui écrivent mal mais suivent le rythme et aussi ces scripteurs lents (et pourtant assez bons en orthographe) mais qui lâchent en raison d’un manque de fluidité du stylo et d’une crispation de la main… Écrire dans les temps ! L’horreur pour certains… Et évidemment il y a tous ceux qui ont de réelles difficultés. Que de déceptions pour les professeur(e)s face à ces piètres rendus. Alors comment casser la chaine du malheur et faire de cet exercice un réel apprentissage ? En ne laissant plus les élèves seuls face à leur cahier, en les épaulant mais surtout en misant sur l’entraide et le tutorat. En inventant une routine avec une recherche active et un adulte qui sait se mettre en retrait pour laisser s’exprimer les élèves sur ce qu’ils savent déjà. Peut-être aussi en évaluant de façon positive en signalant les progrès plus que les erreurs. Voici une proposition pour que la mayonnaise prenne. A renouveler le plus souvent possible si tu veux que tes élèves deviennent des champions de l’orthographe ! Les ingrédients – Une dictée du niveau de sa classe (assez courte !) – Une dictée logique au regard de ta progression de classe en grammaire et vocabulaire – Des feuilles de brouillon – Des affiches – Une feuille pour le jet final – Des dictionnaires, les cahiers de références, les affichages… La recette 1) Mets une bonne dose de challenge Hourras et bravos pour le groupe qui aura écrit la dictée sans se tromper ! 2) Rajoute une pincée d’explicitation : 5 minutes Hourra et bravo à l’enseignant(e) qui rend claires ses démarches ! Présente le planning de travail à la classe avec toutes les étapes de la séance Fais une affiche-planning que tu affiches à chaque fois que tu travailles une dictée 3) Commence à travailler la pâte : 5 minutes Hourra et bravo à la maîtresse et au maître qui ont compris qu’il faut toujours travailler en individuel avant de travailler en groupes Dicte le texte à tes élèves Fais travailler chaque élève sur son brouillon Un petit tuyau : enregistre-toi en format MP3 en train de dicter le texte. Avec des tablettes et un casque audio, les plus lents, les plus perfectionnistes peuvent tout écrire sans que tu aies à répéter ! 4) Laisse mijoter à feu doux : 15 minutes Les groupes trouvent la bonne orthographe du texte par le débat et la discussion. Circule pour t’assurer qu’ils travaillent tous et donnent un petit coup de main à l’occasion. Mais petit ! Laisse-leur les outils de classe à disposition (dictionnaires, cahier de références, manuels de grammaire, affichages références…) Petite astuce pour plus tard : Que dirais-tu de coller côte à côte le jet de départ de l’élève à celui d’arrivée ? Que de progrès à souligner. Que de chemin parcouru ! Que de hourras et bravos à donner ! 5) Enfourner Fais recopier la dictée de chaque groupe sur une affiche Colle le tout au tableau Surtout laisse reposer : au moins 24 heures. Tu y reviendras plus tard. 6) Servir tiède (15 minutes) Déclare les débats ouverts ! Fais discuter chaque groupe sur les choix qu’il a fait et conduis-les à comprendre d’où viennent les choix des autres. Recours aux règles apprises, aux affichages références, aux dictionnaires. A tout ce qui donne une preuve. 7) Ne pas hésiter à se resservir (15 minutes) Demande à chacun de recopier le texte bien orthographié dans son cahier de français en soignant sa graphie et sa présentation. C’est une autre étape de la mémorisation. Colle une version numérique juste au-dessous (pour le revoir à la maison au propre et sans aucune erreur) Au fait, ne parle plus de fautes d’orthographe mais d’erreurs. Tout de suite, c’est plus léger. Et rappelle-toi : « l’erreur est un outil pour enseigner » (Jean Pierre Astolfi) Plus de conseils sur notre kit !

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Mais que dois-je faire quand ils n’écoutent rien ???

Plutôt que de crier, de te désespérer ou pire de pleurer, teste ces petites astuces… Parfois ça sera insuffisant, parfois il restera un récalcitrant, mais souvent ça marchera ! Car tu l’as bien compris, crier ne sert à rien…Et ça peut même générer…plus de bruit, plus de cris, plus d’agitation ! – Tu es en maternelle, il est l’heure de ranger…Mais tout le monde s’en fiche ! Tu as beau t’égosiller, ils continuent tranquillement à jouer, sans te jeter le moindre regard, comme si tu n’existais pas. De toutes façons ils font tellement de bruit qu’ils ne t’entendent pas. Respire un grand coup ! Fais du rangement un jeu ! Montre l’exemple, demande-leur de l’aide, valorise-les en les félicitant, organise des petits défis (la table la plus rapidement rangée par exemple) et fais participer tout le monde ! Gère leur frustration en disant qu’ils pourront finir plus tard. Accepte que ce ne soit pas parfait, accepte que certains ne rangent pas, tout ça s’apprend, et le secret de la maternelle c’est de prendre le temps. – C’est l’heure du moment collectif au coin regroupement. Et c’est reparti ! Quelques enfants ne veulent pas venir s’asseoir ! Et te voilà en train de supplier, de répéter, et peut-être un petit peu de t’énerver…Tu te lèves, tu vas chercher le/la petit(e) qui a décidé de te faire tourner en bourrique. Mais rien, aucun effet, il/elle semble scotché(e) au sol. Tu le/la prends par le bras, et comment est-ce possible ? Comment un si jeune enfant est-il capable de déployer une telle force ?? Tu es coincé(e), tu ne vas tout de même pas risquer de faire pleurer ton élève et encore moins de lui arracher un bras ! Au lieu de t’acharner sur cet élève – je te rappelle que tous les autres sont assis, que tu ne les regardes pas et qu’ils s’ennuient. Je te rappelle aussi qu’ils ont plein d’imagination quand ils s’ennuient. D’ailleurs, y’a pas un peu d’agitation tout d’un coup au coin regroupement ? – donc au lieu de t’acharner et de perdre lamentablement face à un petit bout au caractère déjà bien affirmé, va t’asseoir au coin regroupement avec les autres et ne t’occupe plus de lui. Raconte une histoire à voix basse, la curiosité et la frustration devraient vite ramener le petit rebelle sur les bancs. Bon ok, parfois le rebelle est coriace, il faudra peut-être insister davantage et s’armer de patience, mais essaye, souvent c’est incroyablement efficace. – Ils sont enfin assis, les gouttes de sueur perlent sur ton front. Tu tentes de te souvenir pourquoi tu rêvais tellement de faire ce métier. Parce que là en ce moment, ils s’agitent, se tapent, se disputent, rigolent, se tirent la langue ou les cheveux, pleurent, se lèvent, changent de place, se mettent à plat ventre par terre et commencent à ramper entre les jambes des copains qui commencent à hurler à leur tour. Tu crois qu’on est en plein délire ? Bon ok ça n’arrive pas toujours, mais tout ça est fort possible ! Tu veux dire quelque chose mais tu vois bien que c’est peine perdue. Encore une fois tu n’existes plus. Tu élèves la voix ? Ils ne s’entendent plus, alors ils parlent encore plus fort ! Tu dois capter leur attention, coûte que coûte. Sors un sac au trésor, approche-toi de quelques-uns et dis-leur que tu as apporté une surprise, ou mets de la musique et commence à chanter, ou encore fais des percussions corporelles…intrigués, certains t’observeront, t’imiteront et ça fera boule de neige…en quelques secondes tu auras tes élèves avec toi. Profites-en pour placer un petit rituel : combien en faut-il quand on est sur les bancs ? Il en faut 5 (doigts). Et on compte : 1 pour être assis correctement, 2 pour avoir tous les yeux, 3 pour avoir toutes les oreilles grandes ouvertes, 4 pour avoir toutes les bouches fermées, 5 pour avoir les mains posées sur ses genoux. Prêts à écouter ? – C’est l’heure de la salle de motricité. Panique à bord ! Et s’ils couraient comme des fous dans le couloir ? Et s’ils faisaient beaucoup de bruit sans t’obéir ? Et s’ils n’écoutaient rien en arrivant dans cette grande salle ? Ça te rappelle quelque chose ? Alors laisse tomber les remontrances inutiles. Imagine un déplacement silencieux dans le couloir : propose aux enfants de jouer aux espions, il ne faut pas se faire repérer, silence total et sur la pointe des pieds. La prochaine fois ce sera « les petites souris qui doivent être invisibles à cause du gros chat »…Fais-en des tonnes, ça marche. Dans la salle de motricité ? C’est grand, ça résonne, là encore si tu forces sur tes cordes vocales pour avoir le silence, c’est raté d’avance. Essaye d’aller t’asseoir par terre au milieu de la pièce, sans rien dire. En quelques minutes tu auras une flopée de petits poussins collés à toi prêts à t’écouter. Car…. – Une consigne ne se passe jamais dans le bruit. Jamais. Quel que soit l’âge. Ne parle pas en couvrant les voix de tes élèves. Au contraire, parle tout doucement pour qu’ils soient obligés de se taire pour écouter. J’ai aussi vu des enseignants allumer la lumière, ça détourne leur attention et ça marche. La petite musique de relaxation aussi. – Enfin, n’oublie jamais : tout cela se travaille, c’est parce que tu vas travailler ces règles avec eux, parce que tu vas les féliciter pour leur comportement que ça s’améliorera. C’est parce que tu vas apprendre à les observer, à reconnaître le moment où ça peut dégénérer, que tu pourras désamorcer la crise, en changeant d’activité, en proposant un moment musical, une petite relaxation ou tout simplement un tour dehors. Ne te décourage pas, c’est normal au début d’être désarmé face à un groupe d’enfants (demande aux parents s’ils arrivent toujours à gérer leurs 2 enfants ? Non, bien sûr. Toi tu dois en gérer 20, 25 ou même 30. En

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Comment motiver tes élèves tout au long de l’année ? Conseils et astuces.

Tu viens de découvrir tes élèves et tu essayes de te souvenir de leur prénom et de faire connaissance. Tu as déjà quelques renseignements (niveau, comportement, spécificité) le tout assorti de quelques recommandations bien utiles pour démarrer sereinement. Ne pas mettre X à côté de Y, bavard(e) invétéré(e), désordonné(e)… Évidemment tu te projettes et tu te questionnes sur ta capacité à emporter ton groupe vers le savoir, à enrôler les élèves, à les motiver. Est-ce qu’il existe des techniques ou des stratégies voire des dispositifs qui captent l’attention des élèves et garantissent la motivation tout au long de l’année ? L’ennui, le manque de sens et de bienveillance du professeur et/ou du groupe sont les principaux freins à la motivation. Voici quelques conseils pour les éviter. Au passage tu gagneras tout un tas de bons conseils pour gérer ta classe. Pas mal, non ? A. Déculpabilise ! Tu débutes et tu as du mal à poser ton autorité. Pour couronner le tout, tu culpabilises quand tu vois tes élèves s’agiter sur leurs chaises ou faire autre chose que ce que tu as demandé. Certains baillent et cela te retourne le cœur quand tu penses au temps passé à préparer ta séance. Première étape : dis-toi que ce n’est pas de ta faute ! Ils se sont peut-être couchés tard, ont sûrement une vie un peu trépidante à la maison, des soucis, fais du sport intensif la veille au soir… Deuxième étape : positive ! Dis-toi aussi que tes erreurs t’apprendront énormément pour le reste de ta carrière. Finalement, c’est de l’autoformation. Ta classe est ton labo et tu testes ! B. Joue sur la motivation intérieure Un(e) élève est motivé(e) par les apprentissages scolaires pour au moins deux raisons. Soit il/elle puise dans sa motivation extérieure soit dans sa motivation intérieure. Elle/Il peut évidemment mélanger les deux ce qui garantit une harmonie. Beaucoup d’élèves issus des milieux favorisés réussissent à l’école grâce à la conjugaison de ces deux motivations. Mais rien de tel que la motivation intérieure pour rester focus sur un projet. C’est là que tu concentreras tes efforts car tu n’as quasiment aucun levier pour t’appuyer sur celle qui provient de l’extérieur. Pour faire la distinction entre les deux, voici quelques précisions. La motivation extérieure ou extrinsèque provient de l’Autre : les parents, l’Institution, la société. Elle pousse l’individu à agir pour le résultat de son action et non pour le plaisir de réussir l’action elle-même. C’est le cas typique de l’enfant qui travaille pour avoir une bonne note. En gros, tes élèves sont motivés pour faire plaisir à leurs parents, pour te faire plaisir, pour réussir dans la vie même s’ils ne savent pas trop ce que cela veut dire à leur âge, pour avoir des diplômes et choisir un bon métier plus tard… C’est une motivation importante car elle fixe un cap et elle te donne des alliés. Si tu t’appuies sur elle et uniquement sur elle, tu devras mettre en place un système de récompenses, de félicitations et de punitions pour garder ton groupe motivé. Mais tu n’auras pas planté la petite graine qui fait que ta classe aura envie de progresser juste pour le plaisir de progresser ! En outre, si tes parents sont issus de milieux défavorisés, s’ils ne parlent pas le français, s’ils ont des problèmes personnels, s’ils portent un discours anti-école à la maison, leur enfant ne puisera pas dans cette source de motivation. Elle/Il sera en panne d’envie scolaire. Et le risque des déviances est là : agitation, refus, repli, inattention, décrochage… La motivation intérieure ou intrinsèque se fonde sur la fierté de bien faire et le plaisir d’apprendre. C’est elle qui marche le mieux avec de enfants jeunes. Pour la déclencher, mets en place des activités qui ont du sens, travaille en projets, sois bienveillante, accepte la coopération entre eux et fais progresser chacun à son niveau. Ne demande pas la même chose à tout le monde! C. Donne du sens aux activités La difficulté à rester attentif nuit à la motivation. Les moments où les élèves attendent patiemment que l’enseignant(e) ait fini de parler pour lever le doigt et faire quelque chose nuisent à l’attention. Et de fait démotive les troupes. Pour capter l’attention, propose des ateliers, des situations de recherche, des travaux de groupes. Les élèves se concerteront, échangeront, s’entraideront. Ils pourront bouger pour manipuler et parler entre eux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de moments « magistraux » ou « frontaux » mais comme ils seront présents à bon escient, tu seras mieux écouté(e). Ici tu privilégies l’activité de l’élève et non la tienne ! Voici un lien qui résume cette pensée : https://pedagotheque.enpc.fr/2016/05/04/quest-ce-que-la-pedagogie-active/ D. Capte l’attention ! Pour capter l’attention, joue sur le rythme des séances : pense sans arrêt que toute séance ne dure pas plus de 30 minutes chez les plus jeunes et grand maximum 45 chez les plus grands. Au-delà tu perds l’attention et donc… la motivation ! Prévois pour chaque séance un temps individuel, un temps collectif, un moment de recherche, un feed-back. Autre levier efficace : le jeu. A condition qu’il ne cache pas l’objectif de l’apprentissage. Mets donc en place des ateliers ludiques. Pense à alterner moments de recherche et ludiques avec retour au calme et travail sur les cahiers. Les élèves ont besoin de poser à l’écrit ce qu’ils ont appris et sont toujours fiers de conserver une trace de leurs savoirs acquis. E. Instaure un climat de confiance – Encourage tes élèves à tout essayer Le monde de demain est plein d’imprévus. Le numérique a tout révolutionné et bien malin qui pourra dire l’avenir d’un élève désormais. Encourage les élèves à essayer, à tâtonner, à recommencer et à sortir vainqueur des situations-problèmes. Lance-leur des défis ! – Encourage tes élèves à collaborer et à s’entraider Sors du traditionnel exercice sur cahier pour vérifier si tout est compris, corrigé par le prof et collectivement le lendemain. Avec appréciation sur le cahier. Laisse tes

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Contractuel(lle)s : Comment préparer sa 1ère visite pendant la période d’essai ?

Tu as été nommé(e) dès la rentrée. C’est une grande première pour toi, avec son lot de satisfaction et de stress. Tu risques d’être visité très vite. Peut-être dès la semaine prochaine. Dans notre département, c’est un conseiller pédagogique qui viendra te voir, mais tous les départements ne fonctionnent pas de la même façon. Tu seras prévenu(e) de la date et heure. Oui mais… Déjà tu es en mode panique car tu ne sais pas comment gérer la classe, tu ne sais pas par quel bout commencer et en plus on va venir t’observer ??? Moment psychodramatique à l’horizon ! D’abord, commence par faire redescendre la pression : -on ne te demande pas d’être aussi à l’aise que quelqu’un qui a 10 ans d’expérience -on ne te demande pas de connaître tout le programme de l’année par cœur -on ne te demande pas de maîtriser tous les courants pédagogiques ni d’être un pro de la didactique Alors c’est bien joli tout ce blabla, mais on te demande quoi ??? -on te demande de montrer que tu as la capacité à apprendre à enseigner comme on le demande pour tout débutant -on te demande d’être bienveillant avec tes élèves -on te demande de montrer que tu veux progresser et apprendre -on te demande d’être motivé -on te demande de te positionner comme un professionnel, qui respecte le cadre, qui s’intègre dans une équipe et qui répond aux attentes. Oui mais comment tu fais ? 1 Fais bonne impression auprès de l’équipe (car lors d’une visite on pourrait les questionner) -sois ponctuel et irréprochable -participe aux réunions, informe-toi sur le fonctionnement de l’équipe -pose des questions à tes collègues et à ton directeur(trice) quand tu ne sais pas -demande de l’aide -accepte leur fonctionnement, ne fais pas bande à part 2 Fais bonne impression auprès du formateur -réponds rapidement aux mails -prépare sa venue pour montrer que tu te projettes dans le métier -rédige ton emploi du temps et un début de cahier journal -fais une fiche de préparation pour la séance présentée -renseigne-toi bien sur les PAI / PAP / PPRE de ta classe s’il y en a et présente-les si on te le demande -prévois quelques questions pour montrer que tu te sens concerné(e) -consulte notre kit pour y voir plus clair ! Le formateur qui repartira de ta classe doit avoir le sentiment que : -tes élèves sont en sécurité -tu feras au mieux -tu mets toutes les chances de ton côté pour progresser en travaillant sérieusement et efficacement Le formateur peut ne pas valider la visite si : -tu n’as pas géré la classe du tout et que tu sembles être totalement démuni(e) (pas gérer c’est pas juste un peu de bruit, hein, ne t’affole pas! ) au point que les enfants semblent être en danger -tu as perdu la moitié de tes élèves dans l’école et tu ne les retrouves plus -tu lui dis que tu maîtrises, que tu n’as pas besoin de formation alors que tu n’as jamais mis les pieds dans une classe (ça s’est déjà vu, si, si, c’est du vécu !) et tu montres que tu ne veux pas écouter les conseils -tu n’as absolument pas tenté de regarder les programmes, ni tenté de préparer ta classe -tu t’adresses mal aux élèves Jette un coup d’œil à notre kit pour t’aider à préparer ta classe !

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Comment organiser sereinement les ateliers en maternelle ?

Tu vois passer plein d’infos sur les ateliers en maternelle, infos qui se contredisent parfois, tu te poses plein de questions, tu ne sais pas quoi choisir et tu n’y comprends pas grand-chose. Arrête de te mettre la rate au court bouillon, on va t’expliquer tout ça. On va commencer par éclairer tes lanternes sur le sujet, en te présentant plusieurs solutions… Les différents types d’ateliers Pourquoi ces ateliers ? C’est plus simple de travailler avec un petit groupe d’enfants et à cet âge, l’hétérogénéité est grande, ils n’ont pas encore appris à être élèves. Tu pourras aussi proposer plus facilement de la manipulation, de l’expérimentation avec du matériel. Cela permet également de travailler l’autonomie, de favoriser les interactions entre pairs. Bref c’est très positif ! On t’encourage d’ailleurs, toi enseignant en élémentaire qui t’es perdu ici, à utiliser ce système d’ateliers pour certaines situations d’apprentissage. 1. Atelier dirigé C’est celui que tu mènes avec ton petit groupe (groupe hétérogène ou homogène, groupe de besoin, selon les situations…en langage il vaut mieux des groupes homogènes par exemple). Exemple : tu proposes un jeu mathématique avec un groupe, pour travailler une notion (construction du nombre …) Tu présentes ton atelier en grand groupe rapidement, tu peux passer la consigne directement au petit groupe. Et tu assures grave. Si tu n’es pas totalement satisfait(e) note immédiatement (si possible) ce qui n’a pas fonctionné, tu y réfléchiras plus tard, pour rectifier le tir pour le groupe suivant 2. Atelier semi-dirigé L’atsem supervise un atelier que les enfants ne peuvent pas faire seuls. La présence d’un adulte est nécessaire car c’est trop salissant / il faut gérer du matériel / il faut un adulte pour observer, donner des règles / il faut un adulte pour mener le jeu, il faut une interaction avec un adulte… Exemple : atelier de peinture pour décorer le cahier de vie de classe. L’atelier est présenté en regroupement et la consigne est donnée soit par l’Atsem soit par l’enseignant(e). Dans tous les cas l’atsem doit être informé(e) du matériel, du déroulé, connaître les attentes de l’enseignant(e), et la consigne est parfaitement connue de l’atsem. Petit conseil d’amies : une bonne entente et une bonne communication avec l’atsem pour une année agréable et détendue ! 3. Les ateliers autonomes Ce sont des ateliers que les enfants font seuls. Il faut donc t’assurer qu’ils en sont bien capables. Les ateliers autonomes sont des ateliers réfléchis, avec un objectif d’apprentissage précis. Les élèves s’entrainent sur une activité qu’ils connaissent déjà, la consigne est bien comprise, et tu as un moyen de vérifier / valider ce qu’ils ont produit. Sous peine de faire de l’occupationnel. Exemple : un groupe d’élèves s’entraine à faire des petits pois et des carottes en pâte à modeler pour le repas des poupées (pour travailler la réalisation de boules et de boudins, qu’ils ont déjà fait avec toi lors d’un atelier dirigé). Chaque élève aura sa marmite (une barquette en plastique) avec son nom dessus. Tu pourras ainsi contrôler leur travail à la fin de l’atelier (ils ne doivent pas ranger). (Petite parenthèse : si tu mets un groupe avec de la pâte à modeler sans aucun objectif et que tu ne regardes pas ce que les élèves ont fait, on peut te reprocher que c’est de l’occupationnel. Tu saisis la différence ?) Si les élèves te dérangent constamment, que le résultat est très éloigné de ce que tu attendais, c’est que quelque chose cloche (activité pas adaptée ? matériel manquant ? consigne mal passée ?)…Au lieu de pleurer toutes les larmes de ton corps et de tomber dans un profond désespoir, prends 5 minutes pour un moment réflexif intense : qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que ça foire ???? Ça s’appelle de l’analyse. Tu essayes de comprendre pourquoi, ça te permet de trouver une solution au problème que tu testeras la prochaine fois. C’est comme ça que bébé enseignant devient grand. Grand et bon. 4. Les ateliers autonomes individuels Tu peux proposer aussi des ateliers individuels, sur certains créneaux, que tu présentes lors des regroupements ou en petit groupe. Ces ateliers ont plusieurs niveaux de difficulté (sous forme de brevets pour les élémentaires, d’étoiles pour les maternelles…). Tu dois là aussi avoir travaillé les notions avant et être capable de dire où en sont tes élèves. L’autonomie c’est bien, mais tu dois être raccord avec les programmes et pouvoir mesurer les progrès de tes élèves. Sinon ton/ta PEMFou IEN va se fâcher très fort ! 5. Les ateliers libres Tu donnes du matériel aux élèves pour qu’ils expérimentent, qu’ils fassent une activité en autonomie, sans contrainte. Cela leur permet de ne pas avoir de consigne précise. Tu observes le résultat, tu les félicites, tu montres au reste de la classe…Mais tu ne fais pas ce genre d’atelier tout le temps, on te rappelle que tu es là pour enseigner… Exemple : Tu peux leur donner un nouveau matériel : les élèves découvrent ce matériel pour la première fois, ça leur permet de jouer avec et d’être moins distraits par la nouveauté lors d’un futur atelier dirigé utilisant ce matériel. Ou autre exemple, proposer un atelier bricolage. Tu mets à disposition tout un tas de matériel (papier, carton, ficelle, colle, bout de bois, petits objets etc…) afin qu’ils bricolent librement, comme ils veulent. Ils adorent. Les différentes organisations d’ateliers en petit groupe 1. Ateliers tournants Tu répartis tes élèves en plusieurs groupes définis (max 6/7 élèves par groupe). Tu peux identifier chaque groupe par un système de couleurs par exemple (groupes bleu, jaune, rouge et vert). Tu fais tourner les groupes sur la semaine/ 2 jours / la journée, de façon à ce que chaque enfant soit passé dans chaque atelier. Tu gardes avec toi un atelier (l’atelier dirigé), tu confies à ton atsem un groupe en atelier semi-dirigé et les autres groupes sont autonomes. Bien sûr tous les ateliers sont pensés (ou choisis) par toi-même. Tu donnes des consignes claires et précises à l’atsem

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A quoi t’attendre le jour de la pré-rentrée ? Pour une pré-rentrée réussie !

Tu risques d’être nommé(e) la veille de la pré-rentrée ? Au mieux fin août ? Tu ne sais donc pas où et qui appeler pour connaître ton école, ton niveau de classe, le niveau de tes élèves… et tu paniques ! Normal. Cependant, c’est un début classique dans le métier. Et c’est un peu rude. Comment s’organisent les deux journées de pré-rentrée ? Il existe officiellement 2 jours de pré-rentrée. Dans les faits, tu vis le premier la veille de l’arrivée des élèves. Et le deuxième, plus tard dans l’année, en fonction des directives de ton inspectrice/teur ou de ton projet d’école, un mercredi dans l’année scolaire. Beaucoup d’enseignants regrettent le temps où ils avaient deux jours juste avant la rentrée des classes car cela offrait le temps de se réunir, de faire connaissance, de parler des élèves, de gérer les problèmes matériels, de ranger sa classe… C’était un démarrage en douceur et pour tous les débutants, la possibilité de s’organiser plus facilement en piochant des tuyaux dans les classes des anciens. Mais les temps ont changé. Voici comment les choses vont se passer. A peu près dans cet ordre… 1°) Rendez-vous dans la salle des maîtres avec la directrice/le directeur et le reste de l’équipe pour un café de bienvenue. En général vers 9 heures. Viens avant. On ne sait jamais… Il n’est pas forcément bien vu d’arriver en retard ce jour-là ! Apporte quelques sucreries ou viennoiseries. Cela fera plaisir et tu intègreras le clan plus facilement ! 2°) La directrice/le directeur anime la réunion qui dure en général toute la matinée. Rassure-toi : tu n’as rien à préparer ! Objectif visé : faire en sorte que la rentrée des élèves se passe sans accrocs ! C’est là que tu découvres ta liste de classe et le nom de tes élèves. Peut-être auras-tu eu le temps d’aller jeter un coup d’œil à ta salle de classe la veille ou juste avant la réunion. Sinon ce sera pour l’après-midi ! Et puis, pêle-mêle, sont abordés les thèmes suivants : les différentes classes de l’école, les livraisons de commande, les modes de communication de l’équipe, les coordonnées des enseignants, les surveillances de cour, d’entrées et de sorties des élèves, les APC, les modalités d’intervention du RASED, les travaux, la note de rentrée de l’inspectrice/teur, les inspections, les suivis de débutants, la rentée en musique de l’école, les premières dates de réunion, la coopérative scolaire, l’occupation des locaux, l’EPS, les projets particuliers de certaines classes, les élections de parents d’élèves, les PAI et le rendez-vous pris avec le médecin scolaire pour les élèves de chaque classe… Prends de quoi noter car cette réunion est être riche en informations vitales pour toi ! N’hésite pas à faire répéter et surtout à faire expliciter. 3°) Repas de midi ! Nous te conseillons vivement de manger sur place pour ce jour-là. Souvent, les équipes prévoient un lunch de rentrée et chacun apporte sa contribution culinaire. C’est l’occasion de préparer quelque chose de spécial pour ta nouvelle équipe ! Si les collègues ne prévoient rien, beaucoup mangent quand même sur place. Joins-toi à eux et fais connaissance ! 4°) L’après-midi tout le monde dans sa classe ! Rangement des placards, disposition des tables et des chaises, vérification de l’état de ton tableau numérique, de tes lumières, de tes fenêtres et portes, vérification de la livraison de ta commande de classe… Commence à organiser ton espace-classe : tables en U, en ilots, en autobus, tables d’ateliers, coin bibliothèque, English corner… Prépare tes piles de cahiers et de manuels à distribuer. Fais des photocopies de ta liste de fournitures à destination des parents. Et classe bien tous les documents que la directrice/le directeur t’a donnés dans un porte-vues consacré à tous ces documents officiels. Ne pars de l’école que lorsque toutes tes photocopies sont faites car tu n’auras pas le temps de le faire le lendemain. Entraîne-toi à utiliser ton TNI ou ton VPI si tu en as un. Inutile de tâtonner sur cet outil devant ta classe le jour de la rentrée. Donc, tu vas ressortir rincé(e) de ce moment. Mais heureux(se) car c’est le métier que tu as toujours voulu faire. Et il ne te reste plus qu’à préparer tes deux premiers jours de classe avec le plus grand soin car élèves et parents sont à l’affut. Tu trouveras plein de conseils pour cette préparation dans un article précédent du blog. Télécharge aussi notre kit pour débutant pour avoir ta TO DO LIST de rentrée et un emploi du temps de chaque cycle !

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Le cahier-journal

Tu as bien une idée du cahier journal. Tu te dis que c’est pas le plus difficile. Mais quand tu te penches un peu dessus, finalement c’est galère ! A quoi sert un cahier journal ? Pourquoi te rajouter cette tâche supplémentaire ? A quoi doit ressembler ton cahier journal ? Dois-tu le faire à la main ou en version numérique ? Est-ce que tu choisis une version quotidienne ou à la semaine ? Faisons le point…. Le cahier journal côté pratique Tout d’abord, Il n’y a rien d’imposé. Un cahier journal est un outil très fortement conseillé même s’il n’est pas obligatoire. Alors pourquoi le faire puisque ça prend du temps ? – Tu es sûr de ne rien oublier de ce que tu as prévu – Tu as une trace de tes séances y compris celles pour lesquelles tu n’as pas de fiche de préparation – Tu as un document à présenter en cas de visites (inspecteur, PEMF, conseiller pédagogique…) – C’est plus confortable pour celui que tu remplaces (si tu es TRS par exemple) ou qui te remplace (en cas d’absence) Pour cette dernière raison, le cahier journal doit logiquement rester en classe. Du coup, le support cahier n’est pas le plus pratique, car (à moins de le remplir à l’école et de le laisser en classe), si on l’emmène à la maison pour le remplir, en cas d’absence il ne sera pas disponible pour ton remplaçant. C’est peut-être le moment de se questionner sur la partie cahier-journal des « teacher planners ». Ils sont très jolis, très sympas, très complets…Mais tu fais comment ? Tu vas vraiment le laisser en classe ? Non, car tu es sensé(e) le remplir pour toi et avoir toutes les infos importantes dedans. Si tu adoptes un planner, il faudra peut-être le doubler d’un cahier-journal à laisser à l’école. Encore une fois, cela reste une suggestion, car le cahier-journal n’est pas une obligation. Mais cela te permet de garder en tête le déroulé de la journée, de façon précise (et donc de t’inciter à t’y tenir !) et de noter quelques observations ou commentaires. Et surtout, ton remplaçant t’aimera pour toute sa vie. L’option que j’avais choisie, (c’est une option, il y en a plein d’autres) c’est le lutin. Pas celui du Père Noël, le lutin de papeterie, le cahier plastifié rempli de pochettes plastiques transparentes. Tu fais ta page (ou tes pages !) chez toi (à la main ou avec un traitement de texte, ça c’est toi qui vois ce que tu préfères), tu la ranges dans le lutin en arrivant à l’école. Le lutin reste en classe, c’est moins lourd dans ton cartable, et tu peux faire ta page de cahier journal chez toi tranquillement. Et si tu as plusieurs classes (cas des TRS par exemple) c’est plus simple que dans un planner où toutes les classes seront mélangées. Libre à toi d’utiliser aussi un planner ou cahier de la maîtresse pour noter tes réunions, tes infos administratives, etc… Quotidien ou à la semaine ? Pour l’école maternelle, il semble plus adapté de choisir la version semainier, pour un planning hebdomadaire. En effet, le fonctionnement en ateliers s’adapte parfaitement à ce type de format. La répétition des contenus d’ateliers est assez fastidieuse sur un cahier journal quotidien. Toutefois, certains préfèrent écrire une page chaque jour. Là encore, rien d’interdit, c’est ton choix ! Tu testes, tu vois…. Pour l’élémentaire, il y a trop de choses différentes à écrire, moins de répétitions d’activités sur la semaine, le format « page quotidienne » sera donc plus confortable (sinon tu n’auras pas assez de place !). Trouve un exemple de cahier-journal dans « ressources » !

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Pourquoi doit-on faire des fiches de préparation ?

raison n°1: la visite Quand tu as de la visite, ce document est à présenter. Cela permettra à ton visiteur (IEN, CPC, PEMF…) d’avoir un support pour son observation et l’entretien qu’il aura ensuite avec toi. raison n°2: C’est utile si tu débutes (certains en font même après plusieurs années d’ancienneté) ! Non, non, ce n’est pas uniquement réservé aux visites ! Une fiche de prép, c’est utile, surtout si tu débutes. Certains vont dire qu’ils ont tout dans la tête…mouais. Si c’est un numéro d’exercice de manuel, d’accord. Si c’est une séance plus complexe, ça mérite un peu plus de réflexion, et même si ta tête fonctionne bien, ça n’empêche pas d’avoir quelques défaillances, alors en cas de trou de mémoire ou de mélange de pinceaux, la fiche de préparation est ta meilleure amie. Et si ta séance est réfléchie, vraiment, tu éprouveras le besoin de l’écrire. Alors ne te raconte pas de salades, la fiche de préparation c’est souvent nécessaire. Et l’année suivante, tu seras content(e) de t’en resservir. Quand doit-on faire une fiche de préparation? Fatigué(e) par tes journées, tu vas vite te dire que ces fiches sont une perte de temps. C’est vrai si tu maîtrises….Pourquoi écrire ce que tu connais par cœur ? Mais maîtrises-tu suffisamment en débutant ? Je vais te mettre du baume au cœur : c’est nécessaire mais tu peux parfois aller très vite ! Tu ne vas tout de même pas recopier la page d’un guide du maître ! C’est déjà écrit, et bien écrit. Dans ce cas, approprie-toi la séance et note sur ton cahier journal la référence de la séance et la différenciation envisagée pour les élèves qui en ont besoin. Tu ne vas pas non plus faire une fiche très détaillée alors que c’est une séance de réinvestissement et qu’il n’y a que des numéros d’exercices à noter ! Non pour ça le cahier journal peut là aussi suffire. Si ta séance est plus complexe, si c’est une séance de découverte, si une différenciation est nécessaire pour certains élèves, si tu n’as pas de guide du maître, alors je te déconseille de sauter ou de bâcler cette étape de la fiche. Ou au moins fais une fiche de séquence pour avoir toute la progression en tête. Du coup, tu as le déroulé de plusieurs séances et tu gagnes du temps. Plus tard quand tu seras très à l’aise, il y a de fortes chances que tu n’en fasses plus. Mais là tu débutes, donne-toi les moyens d’être un bon enseignant, un enseignant qui réfléchit. Allez ! Tu peux le faire ! Quel est le risque si tu n’en fais pas ? Le problème que tu vas rencontrer est que plutôt que d’écrire une fiche, tu vas passer des heures à chercher sur les blogs la séance de rêve. Attention il y a des tonnes de séances sur le net, toutes sortes de séances, des merveilles et des moins merveilleuses. Chercher la perle rare, c’est chronophage. Tu vas être attiré(e) par ces activités hyper sympas, très créatives, au visuel attractif. Tu n’as malheureusement pas encore le recul nécessaire pour analyser ce que tu trouves. Est-ce adapté ? Que fais-tu avant ou après ? Comment fais-tu vivre cette fiche toute prête ? Qu’est-ce que tu apprends à tes élèves ? Le risque ? Faire un enseignement médiocre en utilisant des activités glanées sur le net, sans savoir vraiment quoi en faire, en les faisant faire à tes élèves sans comprendre ce que tu leur apprends, et surtout sans aucune progression en tête. Enseigner c’est réfléchir, c’est proposer le meilleur à tes élèves, leur donner les moyens de progresser. En aucun cas les assommer d’innombrables activités sans aucun lien (attention particulièrement à celles en autonomie qui nécessitent obligatoirement un enseignement avant)) sur des fiches trop mignonnes et super bien décorées. Le plus beau matériel, s’il est mal utilisé ne servira à rien. Alors prends le temps de faire quelques fiches, au moins des fiches de séquence pour la progression, afin de savoir à quoi tu dois penser. Quand tu sauras vraiment où tu veux aller, quand tu maîtriseras ton sujet car tu y auras réfléchi, alors tu seras capable de faire un choix judicieux parmi toutes les propositions des blogs. Le meilleur conseil qu’on peut te donner ? Ne tente pas de tout construire dès la première année. Choisis une matière et fais-la à fond (pour les autres tu te sers de manuels et des guides) et l’année suivante tu t’attaques à une autre matière (même si tu changes de cycle, il y a toujours moyen de transposer tes connaissances). Comment fait-on une fiche de préparation ? Tu as une trame qui te convient, (tu peux trouver une fiche de préparation à imprimer ainsi qu’un guide pour remplir une fiche de préparation dans notre kit de survie pour enseignant débutant), tu regardes dans les programmes (et tes progressions et programmations) afin de trouver l’objectif général de ta séquence, puis tu réfléchis aux sous-objectifs pour atteindre cet objectif général. Tu choisis les activités que tu peux proposer pour atteindre ces objectifs. Tu t’aides d’un manuel de classe, du guide du maître, éventuellement d’une séance trouvée sur internet. Choisir la bonne séance c’est complexe, surtout quand on débute. Choisis plutôt des valeurs sûres. Va voir sur Eduscol, les séquences sont très bien faites. Si tu veux utiliser celles trouvées sur des blogs, choisis des gens expérimentés ou reconnus. Et surtout, avant de chercher, trouve ton objectif et réfléchis à ce que tu pourrais faire. Alors, avec des mots clés bien ciblés, tu pourras aller à la recherche du Graal !

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Conseils pour tes commandes de classe

SOS ! Tu seras nommée à la rentrée scolaire sur ton poste et tu n’auras que quelques jours pour passer ta commande de classe. Pas de panique. Voici comment les choses se passent en règle générale. Tout d’abord, une commande de classe de base a sûrement été passée par ton directeur ou ta directrice. Souvent, cahiers et classeurs et petit matériel ont été anticipés. En général, tu gardes une petite somme pour rajouter le matériel qui te correspond à ton arrivée dans l’école. Si tu tombes dans une école où rien n’a été fait, et que c’est à toi de passer commande en quelques jours, voici quelques principes à appliquer. Principe n°1 : Que du matériel de qualité et adapté aux élèves ! Lorsque tu accèdes à l’application pour passer ta commande, tu seras tenté(e), pour remplir ton panier ou ton petit caddy, d’en mettre le plus possible. La peur de manquer… Retiens-toi car tu paieras cruellement l’achat de matériel ou de matériaux bas de gamme ! Si tu commandes des tubes de colle bon marché par paquets de 20, tu découvriras en cours d’année que tu ne colles plus rien avec ça ! Idem pour les stylos dont l’encre aura séchée, les peintures qui coaguleront, les feutres, les encres devenues plus dures que le béton, les rouleaux d’adhésif qui feront des marques jaunes sur tes supports… Que dire des gommes qui n’effacent rien ou des classeurs dont les anneaux lâchent au bout d’un mois ! Tu seras aussi très tenté(e) d’avoir moultes classeurs. Ils sont tellement plus économiques et écologiques que les cahiers ! Oui, mais voilà, les enfants d’élémentaire sont petits et ils se perdent dans les classeurs. Ce sont surtout leurs feuilles de classeur qu’ils perdent et qu’ils rangent vite fait n’importe où. Elles finissent toutes froissées et abimées dans les casiers. Quant aux pochettes plastiques ou intercalaires, elles subissent elles aussi de nombreuses maltraitances et il faut être drôlement autonomes pour y trouver son compte. D’aucuns te diront que travailler sur des classeurs préparent à la 6ème. Oui, mais voilà, au collège, les profs demandent souvent des cahiers pour les mêmes raisons qu’énoncées ci-dessus. Les jeunes enfants s’attachent à leurs manuels (beaucoup d’adultes se souviennent toute leur vie de leur manuel de lecture de CP !) et à leurs cahiers. Ils les traitent bien mieux que les classeurs. Les parents y adhèrent plus facilement et ne s’arracheront pas les cheveux en pestant après toi pour retrouver des feuilles et réorganiser sans arrêt le classeur de leurs chères têtes blondes. Peut-être garderont-ils certains cahiers en souvenir d’une année passée avec toi… Les feuilles de classeurs, on les jette souvent….Et les classeurs aussi! Donc un cahier pour chaque matière. Les 17 X 22 sont idéaux pour les cahiers de références (règles français et mathématiques à apprendre), du jour et de poésies. Commande un gros stock car si tu les fais beaucoup travailler (bravo pour cela !), tu auras besoin par exemple de 4 ou 5 cahiers du jour dans l’année. Pour les sciences, l’histoire, la géographie, l’EMC, la découverte du monde, rien ne vaut les 24 X 32 avec des couvertures transparentes : tu pourras t’amuser à leur faire de belles pages de garde. Pense à commander ou à mettre sur leurs listes de fourniture au moins 2/3 cahiers d’essai pour l’année pour chacun. Principe n°2 : Pas de dépenses inutiles ! A priori, tu as peu d’expérience. Donc évite de commander tout de suite des manuels de classe. Il faut en rencontrer plusieurs pour savoir celui qui nous correspond. Il faut aussi avoir reçu un peu de formation et avoir discuté avec des collègues du même niveau que le tien pour déterminer ce qu’est un bon manuel. Fais avec ceux qui sont dans ta classe car les progressions sont toujours logiques même si un formateur peut toujours s’amuser à les critiquer… Économise tes sous pour du matériel de manipulation par exemple. Assure-toi que tu as le guide du maître qui te sera précieux en ce début de carrière car il t’explique pas à pas comment dérouler une séance. Tu auras sûrement un TBI, TNI ou autre VPI. Tu pourras donc projeter des pages de manuel à l’écran ainsi que des travaux d’élèves. Pratique pour une correction collective concrète. Équipe-toi d’une visionneuse : https://outilstice.com/2018/11/camera-hue-visualiseur-pour-la-classe/ Pour tous les affichages ou étiquettes que tu pourras réutiliser année après année, une bonne plastifieuse est indispensable. Si l’école n’est pas dotée, commandes-en une. Principe n°3 : Pragmatisme, égalité des chances et écologie ! De plus en plus d’écoles, notamment celles des milieux populaires, font le choix de ne pas demander aux parents le petit matériel quotidien. Ces écoles optent pour une trousse qui reste en classe. Jamais de matériel manquant, donc pas de crise de nerfs de ta part. Tu traites ainsi chaque élève à égalité et ils ne se chamaillent pas pour savoir qui a le plus beau stylo, la règle la plus jolie ou la gomme la plus originale. Tout le monde a son matériel, pas de jaloux, donc pas de tensions et pas de vols ! Tu as la garantie d’avoir un matériel de qualité et non dangereux pour les enfants. Combien de profs ont en effet connu ces règles en plastique fluorescentes qui se tordaient dans tous les sens… et bourrées de produits toxiques que nos petits mettaient quotidiennement dans leurs cavités buccales ! Si tu choisis toi aussi cette option, commande des boites personnalisées au nom de tes élèves dans lesquelles il n’y aura que l’essentiel : stylos de 4 couleurs, crayon à papier, règle, gomme, taille-crayons et ciseaux. Au nom de tes élèves pour des raisons d’hygiène : il faut éviter de s’échanger le matériel car il y a trop de mâchouilleurs ! Prévois du stock pour avoir chaque jour des boites impeccables et prêtes au travail. On trouve ces boites en photos sur le blog de Cenicienta. Mais tu peux aussi récupérer des barquettes de cantine. Tu peux aussi en confectionner au nom de

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Comment gère-t-on un double-niveau ?

Oups ! Tu ne sais pas comment accueillir cette nouvelle…C’est la panique ? Tu te dis double-niveau, c’est double travail, double stress, double fatigue…Je vois ton teint livide et ta mine déconfite. On va te guider un petit peu pour que ce nouveau challenge ne ressemble pas à l’ascension de l’Everest en pleine mousson et sans bouteilles d’oxygène…Tu vois ce que je veux dire ? Même si on est sûr que tu as de belles capacités vaut mieux commencer par une petite rando qu’un trek de l’extrême ! Alors, prêt à soulever des montagnes ? Bon je me transforme en Sherpa pour te donner quelques directions…Histoire de ne pas te perdre dans un méandre de conseils glanés sur le net… Quand tu as un double-niveau il y a des choses essentielles à mettre en place : – Une organisation du temps aux petits oignons – Une gestion parfaite de la classe – Une alternance entre temps communs et temps séparés par niveau – Une organisation spatiale réfléchie 1) L’organisation du temps Quand tu prépares, écris tes 2 fiches (une pour chaque niveau) en parallèle pour qu’il n’y ait jamais 2 moments de découverte en même temps. Tu alternes avec les groupes en faisant bien attention à ce qu’il y ait un groupe en autonomie et l’autre avec toi. Tu peux aussi avoir 2 groupes en autonomie et un petit groupe d’élèves en remédiation avec toi. En tout cas, ces temps doivent être très structurés. Tu ne laisses pas un groupe en autonomie totale pendant 45 minutes. Tu fais plutôt une alternance de temps courts : par exemple 10 minutes pour lancer une activité ou expliquer quelque chose à un groupe pendant que les autres ont un petit exercice d’entrainement, puis 20 minutes de travail de découverte avec un groupe et l’autre en autonomie puis à nouveau 10 minutes de mise en commun avec les uns et 10 minutes d’autonomie pour les autres… Attention autonomie ne signifie pas abandon…Tu as le droit de jeter un coup d’œil sur ce qu’ils font ! Les moments communs sont également possibles. Mais tout ça s’anticipe sinon ton ascension de l’Everest se transformera vite en film catastrophe ! 2) Une gestion et une préparation de classe qui ne laissent rien au hasard Pour pouvoir laisser un groupe en autonomie, et bien il faut que tes élèves soient capables d’être autonomes. L’autonomie ça s’apprend et surtout ça se met en place grâce à des gestes professionnels efficaces. Ça dépend beaucoup de toi, même si bien sûr il y a des enfants plus ou moins autonomes. L’objectif est de faire en sorte qu’ils soient tous le plus autonome possible. Pour cela, il y a plusieurs secrets : – Explique-leur très précisément ce que tu attends d’eux en termes de comportement (fais une affiche avec eux pour écrire les règles de la classe). Il faudra un peu de temps pour qu’ils prennent les bonnes habitudes, même si ça ne fonctionne pas tout de suite, ne baisse pas les bras, rabâche les règles (et dis-toi bien que t’as pas fini de rabâcher !). Ils doivent absolument savoir ce qui est autorisé ou pas quand ils sont en autonomie. – Assure-toi que le travail prévu en autonomie est adapté (ils peuvent le faire seuls sans difficulté, il est suffisant pour les occuper le temps nécessaire, ils savent quoi faire quand ils ont fini leur travail) – Fais en sorte d’anticiper toutes les difficultés (rappelle-leur les outils d’aide qu’ils peuvent utiliser, nomme un « tuteur » pour les élèves un peu plus fragiles, prévois un travail différencié pour les plus faibles et les plus performants – Donne une consigne ultra-explicite. Tu peux aller voir cette vidéo de Sylvie Cèbe : « Qui explicite ? » (https://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/education-prioritaire/ressources/theme-1-perspectives-pedagogiques-et-educatives/realiser-un-enseignement-plus-explicite/enseigner-explicitement-pour-quoi-qui-quand-quoi-comment). Plus ta consigne sera claire et précise plus tu auras de chance d’avoir la paix avec ton groupe autonome. Et la paix avec ton groupe, c’est le Graal! 3) Temps communs ou séparés ? Ensemble ou pas ? Tu n’oublies jamais que ce double-niveau, c’est avant tout une classe. Il faut que chaque élève, quelque soit son niveau, sente qu’il fait partie d’un même groupe. Alors pour cela tu proposes des moments communs (en adaptant les exigences et les objectifs): – Des projets communs (avec des objectifs différenciés ou identiques selon les matières) – Des moments d’interactions et d’échanges – Des lectures (offertes ou exploitées avec des objectifs différents) – Des entrées communes quand c’est possible – Les activités artistiques (arts plastiques, poésie, chant…) – L’EPS ou la motricité (avec des activités adaptées selon l’âge) – Les langues vivantes – L’EMC Tu n’oublies jamais que les compétences à acquérir ne sont pas les mêmes, que les programmes sont différents et qu’on ne peut pas faire tout en commun. Réserve des moments très différenciés (avec ton organisation en 2 groupes en alternant les phases d’autonomie et les phases avec toi) : – Une entrée commune nouvelle et une différenciation pour la suite (trace écrite et exercices différents) : repère ces notions communes et programme-les en même temps – 2 activités totalement différentes (dans le même domaine ou sur 2 domaines différents : par exemple maths avec les uns et français avec les autres ou maths pour tout le monde mais sur 2 sujets différents) – Une activité en découverte pour l’un des 2 groupes et en révision pour les autres pour le départ puis une différenciation. 4) Un espace bien pensé – Ta classe doit être organisée en fonction de ton double-niveau. On doit pouvoir identifier les groupes (je te déconseille de les mélanger, c’est impossible à gérer). En maternelle pas de problème, tu installes tes ateliers en fonction des besoins. – Tous les élèves voient le tableau sans difficulté. Tu affectes un tableau à chaque groupe si tu en as deux ou tu définies des zones. Tu réfléchis bien aux espaces pour les affichages qui doivent être facilement identifiables par les élèves. Tu en veux encore ? Oui ? Voici des petits trucs supplémentaires

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