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Comment gérer les bavardages de tes élèves ?

Lis attentivement ce qui suit mais surtout télécharge le kit du débutant !  Les déplacements permanents pour des motifs divers et variés, les bavardages incessants, les trousses qui tombent, les classeurs qui s’ouvrent tout seuls, les contenus des casiers qui se déversent sur le sol…  Tu es épuisé(e) quand la journée se termine et les bavardages te minent le moral. Cela fait du bruit, un brouhaha permanent qui nuit à la concentration, fait mal à la tête, excite et renvoie une image dégradée de ton travail.  Une image dégradée à tes yeux car tu penses que ton cours est peu captivant ; une image abimée aux yeux de certains de tes collègues qui ont des classes où on entend les mouches voler et enfin aux yeux des parents d’élèves pour qui silence en classe est synonyme de maîtrise et d’autorité naturelle.  Voici quelques conseils pour avoir des élèves « calmes et attentifs » et disponibles pour les apprentissages.  Mais d’abord, pourquoi tes élèves bavardent-ils ? Les élèves ne bavardent pas tous en classe pour les mêmes raisons. Les bavardages sont le symptôme de quelque chose que tu prendras en compte si tu veux gagner la paix.  Petit tour d’horizon de ce qui pousse les élèves à prendre la parole sans ton autorisation :  A) Attirer l’attention Et oui. Tout simplement. Ton incorrigible bavard veut que tu saches qu’il est bien là. Au lieu de participer à ton cours (ce qui serait le plus logique), il se penche vers son voisin et lui parle à voix basse, se retourne et recommence, se fait gronder mais dès que tu tournes le dos et que tu écris au tableau, il remet ça… Il est un peu narcissique et sans s’en rendre compte, fait en sorte que ta gestion de classe tourne autour de sa petite personne… B) Soigner son mal-être Il existe des élèves qui vivent mal leur vie d’enfant ou d’élève. Perturbés, ils trouvent dans des actes de violence un palliatif à leur mal-être Le bavardage intempestif et répété est une forme de violence contre celui qui mène le cours. Il est tourné vers le professeur qui est la représentation de l’institution et de l’autorité.  C) Affirmer son autorité C’est un comportement de leader. Un peu négatif.  Le bavard est celui qui ose enfreindre les règles et/ou les adapter. Il affirme son autorité sur le groupe. Il ose ce que d’autres craignent.  D) Tisser des liens avec ses pairs C’est le cas typique de l’enfant qui n’a pas eu assez de la récréation pour jouer avec les autres. Ce ne sont pas les jeux qui lui manquent mais les relations avec ses pairs, les échanges qu’il a avec eux. Frustré, il continue en classe les conversations qu’il n’a pas eu le temps de terminer dans la cour. Il ne voit pas où est le mal car il se pense sans doute très discret. Ayant un besoin d’amitié très fort, il met sur le même plan le travail de la classe et sa vie personnelle. Il ne hiérarchise pas : les savoirs, l’autorité de l’enseignant, ses amis, tout cela se vaut.  E) Tuer l’ennui Pour celui-ci, c’est clair, c’est toi qui l’ennuies. Ton cours le barbe ! Il le trouve trop long, pas clair, ennuyeux, sans intérêt. Bavarder lui permet de trouver le temps moins long.  F) Manifester son incompréhension du fonctionnement de la classe Lui, il n’a pas du tout compris tes règles de fonctionnement. Parfois, il faut se taire, parfois il faut parler. Quelquefois, il est autorisé à parler avec les autres et tout à coup c’est strictement interdit.  Il n’est pas le seul dans ce cas. D’autres bavards le rejoignent dans la danse. Mais il est fréquent que des élèves mutiques soient touchés par le même problème.  Deux symptômes différents et opposés pour un même problème… La non compréhension des attendus de l’École.  G) Masquer sa difficulté scolaire A l’école primaire, les élèves en difficulté sont en règle générale discrets. Ils auraient tendance à se faire oublier. Mais les années passants, ils finissent par se lasser de s’excuser d’être là et se montrent moins bien gérables. Le bavardage et la prise de parole intempestive révolutionnent un cours et mettent par terre la préparation du professeur. Passer 6 heures par jour à faire des choses que l’on ne comprend pas est d’une grande violence. Imagine-toi dans ce cas et toi aussi après t’être fait discret(e) un certain temps, tu te révolteras. Au collège, ces élèves stoppent le bavardage pour simplement décrocher. Ils sèchent et ne font plus rien. C’est l’échec scolaire.  Quelques principes de base  ÉTAPE 1 : POSE UN CADRE BIENVEILLANT ET AUTORITAIRE As-tu défini avec ta classe les règles de vie ?  As-tu établi des règles de vie en commun ? Et surtout as-tu consacré du temps à les mettre en pratique ?  Tes élèves comprennent-ils quand ils doivent se taire et quand il est autorisé de prendre la parole ?  Tout cela a-t-il été posé par écrit dans un règlement pour s’y référer ?  ÉTAPE 2 : SOIS FERME ET CONSTANT(E) Qui dit règlement de classe, dis respect des règles de la part de tous. Pas de favoritisme, pas de dérogation. Tu enfreins une règle, on te le signale. Tu recadres. Point.  Les enseignants qui ont une classe organisée et « sage » tiennent la parole donnée. Un règlement de classe est établi et respecté. Il est juste et constant. Ces enseignants montrent l’exemple en préparant rigoureusement leur travail mais en respectant eux-aussi le règlement de l’école. Pas de retards, pas de prolongement de récréation, une surveillance active dans la cour, de la bienveillance face aux élèves qui se blessent… ÉTAPE 3 : SOIGNE TES ENTRÉES, SORTIES ET TRANSITIONS Les entrées et les sorties de la classe se font dans le calme et l’organisation. La classe se déplace en rang deux par deux, en faisant des pauses pour s’assurer du calme. Zéro bruit à l’entrée en classe. Un moment de silence quand on s’assoit à son bureau.

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Comment fêter Noël à l’école ?

Et oui c’est le sujet de prédilection du mois de décembre. Mais au fait, peux-tu fêter Noël en classe ? As-tu le droit de mettre un sapin ? La réponse est OUI ! Mais sans aucun signe religieux bien sûr, alors la crèche, tu la ranges ! Tu oublies aussi les chants religieux et tu évites les symboles comme les anges. Alors maintenant tu peux te détendre et te lancer dans ce délicieux moment de l’année, que les enfants affectionnent tant ! Bon, c’est bien beau tout ça, mais tu te poses encore des questions (ou pas). Tu as très envie de proposer à tes élèves des petits bricolages, des séances bien ciblées Père Noël, mais tu te dis que les programmes vont en pâtir, tu es donc partagé entre faire plaisir et faire travailler. Et si tu pouvais faire les deux, ça te déculpabiliserait ? Car oui bien sûr tu peux faire cohabiter bricolages et programmes. Pour tout ce qui est chant, tu as déjà bien compris que c’était compatible. N’hésite pas à faire chanter des chants traditionnels d’autres pays, et aussi des chants pendant la séance anglais…De belles séances de musique en perspective. Revenons à nos moutons ou plutôt à nos bricolages. On t’explique : tu fais travailler une compétence du programme à travers le thème de Noël. Fastoche. Exemple 1 : des sapins de Noël originaux à motifs. Petit tuto : Matériel : cercles de différents motifs (3 tailles), bâton à brochette, boules de cotillon, colle, gommettes étoiles dorées. Les cercles seront tracés, découpés, dessinés selon le niveau des élèves (voir plus haut). Pour les cercles tu peux utiliser du papier à motif épais type cartonnette ou bien de la cartonnette blanche que tu auras fait décorer (feutre, peinture, paillettes, papier cadeau collé…) Fabrication : Couper le long d’un rayon de chaque cercle et recoller de façon à former des cônes. Les placer du plus petit au plus grand autour d’un bâton à brochette. Coller une boule de cotillon sous chaque cône pour les maintenir et coller 2 gommette étoile au sommet de la brochette. Exemple 2 : de jolies cartes Cycle 1 : Grandeurs et mesures – ranger du plus petit au plus grand – découper une forme Et en langage écrit -reconstituer le mot Noël, connaître les lettres Cycle 2 et 3 : Géométrie et mesures -mesurer, tracer, comparer… Petit tuto : Matériel : feuille A4 cartonnée rouge pliée en 2, bandes de papier de différents motifs et de différentes tailles (5), fiches pour indiquer la taille des bandes, colle, gommettes étoiles dorées. fabrication : Choisir ou tracer et découper des bandes de papier parmi différents motifs et les coller de la plus grande à la plus petite comme sur le modèle. Coller une gommette (étoile) au-dessus de la plus petite. Ou reproduire le mot NOEL avec les bandes de papier en respectant les tailles des différentes bandes utilisées. Bonus : Comptine pour les petits Petits lutins Petits lutins, dépêchez-vous, Le Père Noël a besoin de vous. Le premier achète tous les jouets, Le second les emballe à sa façon, Le troisième leur met une jolie ficelle, Le suivant écrit le nom des enfants, Le dernier doit tous les distribuer. Petits lutins, Merci beaucoup Pour l’an prochain, Reposez-vous bien ! Poésie pour les grands Noël au pays Noël avec deux étoiles sur le e Deux petits points comme des yeux Sur le nez gelé Des grandes cheminées Mille pierres de lune scintillent La robe de la nuit qui brille Couvre de paillettes dorées Tous les sapins étonnés C’est Noël dans tout le pays Sous le ciel du monde entier Les enfants font des rêves de paix Dehors le vieil homme tire un traineau – Et pour toi, quel serait le plus beau cadeau ? – Oh, deux étoiles et puis un vœu Deux étoiles comme deux yeux Qui me voient et me comprennent Et me disent encore qu’ils m’aiment. C’est Noël et nous sommes tous réunis Chantal Abraham

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It’s Christmas time ! Time to speak English ! Récapitulatif sur l’enseignement de l’anglais

LVE ou langues vivantes étrangères. C‘est dans les programmes et pourtant parfois, comme par magie, ça disparaît…Pas le temps, trop difficile, accent franchouillard trop prononcé, niveau linguistique désespérément en dessous du niveau de la mer. On trouve aussi des enseignants qui adorent et qui mettent l’accent (sans jeu de mot bien sûr) sur les langues.  Avec cette période de Noël qui approche, il est peut-être intéressant de faire le point avec toi, et te donner quelques tips ! 1) Tout ce que tu dois savoir sur l’enseignement de l’anglais en quelques mots Le timing En cycle 2 tu proposes des séances de 15 / 20 minutes et 20/30 minutes au cycle 3. Pourquoi des séances si courtes ? Parce que plus nos petits loulous sont exposés à la langue étrangère plus c’est efficace. Il vaut mieux 4 séances courtes par semaine que 2 de 45 minutes. Et rien ne t’empêche de rajouter des petits rituels, des consignes en anglais dans la journée.  Le déroulé – Warming up, moment sympa qui signale le début de la séance et permet d’aborder le changement de langue de façon rassurante : rituel (attention à le faire évoluer, on ne fait pas la date ou la météo toute l’année…) / réactivation / chant / comptine… – Objectif d’apprentissage de la séance : à préciser obligatoirement. Tes élèves savent ce qu’ils vont apprendre, ça met du sens (pour toi aussi au passage) et ils s’impliquent mieux dans les activités proposées. – Recycling : tu réactives ! Guessing game, flash cards, kim’s game… – Teaching : là tu rentres dans le vif du sujet. Tu présentes un nouvel élément linguistique : lexique, structure ou fait culturel. Enregistrements audios, vidéos, flash cards, gestes, mimiques…Tout ce que tu veux (qui soit à leur portée bien sûr) pourvu que ça les aide à comprendre, car tu ne traduis rien en français (sauf si une règle de jeu est vraiment trop trop difficile). – Learning : c’est l’activité (entre maître et élève ou entre élèves). Répétition, Jeux (toujours pas de traduction !) : what’s missing ? / Chinese whisper / chainword / listen and mime / Simon says / bingo / pairwork …  – Reading and writing: attention ! Tout ce qui est écrit doit d’abord être parfaitement maîtrisé à l’oral ! Sinon tes élèves liront « à la française » et ça risque d’être très éloigné de ce qui est attendu ! (ET surtout pas du tout compréhensible !) Cela apparaît dans le cahier et sert de trace mémoire : étiquettes, images, paroles de chanson, grille de bingo…Le cycle 2 a lui aussi droit à des traces dans le cahier ou sur les affichages mais avec peu d’écrit : images, couverture d’albums, quelques mots et comptines travaillés… – Clôture de la séance : rituel / comptine / chant / petite lecture par l’enseignant … – Synthèse de la séance (en français) : rappel de ce qui a été travaillé pendant la séance.  Tu proposes des activités variées, tu te débrouilles pour qu’il y ait des interactions entre élèves, tu travailles avec tes collègues sur une progression d’école de façon à ne pas toujours faire la même chose. Mais rappelle-toi : l’enseignement de l’anglais est spiralaire, les notions sont revues chaque année sous peine d’oubli et seront réactivées mais dans de nouveaux contextes, et en allant plus loin. Il doit aussi y avoir une dimension culturelle dans tes séquences, penses-y. Le projet actionnel : c’est quoi ce truc ?  La langue doit être un outil, un moyen d’agir pour l’élève. On va donc lui proposer une tâche, qui va permettre de donner du sens et de rendre les apprentissages plus explicites. Ne te méprends pas, le but final c’est bien de faire progresser nos petits élèves dans la langue de Shakespeare. Mais l’apprentissage se fera à travers une tâche, l’élève va accomplir une mission : faire une petite présentation, lire un album, écrire une carte postale, les possibilités sont infinies ! Place à ton imagination ! Inutile tout de même de te lancer dans des projets d’envergure. L’action peut être simple. You speak français ? Tu veux bien faire mais l’anglais et toi ne font pas bon ménage. Tu n’es vraiment pas à l’aise, voire tu as honte. Bon alors d’abord, es-tu sûr(e) que tu es si mauvais(e) que ça ? En France on est plutôt du style à se taire tant qu’on n’est pas bilingue. Tu dois accepter l’imperfection (ça c’est vraiment dur) : petites fautes, accent approximatif (que les étrangers adorent pourtant entendre), c’est normal tu n’es pas natif. Mais même si tu n’es pas à l’aise, tu dois quand même proposer des séances d’anglais à tes élèves. Alors pour t’en sortir voilà ce qui peut t’aider : – Un assistant étranger de langue anglaise. Ton école fait la demande (en général en janvier) pour la rentrée suivante. Les assistants ont des contrats de 12h par semaine de début octobre à fin avril. Ils sont payés par le rectorat. Voilà un moyen sympa d’avoir une aide précieuse en classe. – Un assistant étranger virtuel : Captain Kelly. Captain Kelly est une application gratuite proposée par l’éducation nationale. Tu peux télécharger l’appli et le guide ici :  https://www.belin-education.com/captain-kelly.education Cet assistant virtuel ne nécessite pas de connexion internet, il te faut seulement un smartphone ou une tablette. Tu as de nombreuses séquences préenregistrées (par des natifs) avec plein d’activités classées par niveau. C’est hyper bien fait et interactif : l’appli valide les élèves quand ils répètent ou répondent à une question. Cela peut fonctionner en grand groupe ou avec un petit groupe en autonomie si tu es brillant en anglais et que tu n’as besoin de personne pour une présentation collective. – L’utilisation de supports vidéos ou audios authentiques pour te remplacer. – Et le meilleur pour la fin : une bourse ERASMUS qui peut te permettre de bénéficier d’un stage de langue (ou d’une observation dans une école européenne) et donc de progresser en anglais. Il y a plein de possibilités avec ERASMUS, renseigne-toi

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Comment gérer les conflits hérités de la pause méridienne ?

Il est 13h30, la pause méridienne est terminée. Tu récupères tes troupes pour une belle après-midi de classe. Tu as préparé des trucs sympas et réussi à corriger tes piles de cahiers. Tu es de bonne humeur. Dans 3 petites heures, l’école est finie ! Seulement voilà. Tes élèves sont déchainés, excités et reviennent vers toi après la pause méridienne pleins de rancœurs, de griefs contre leurs camarades, les dames de service et la vie en général. Ils vocifèrent et se regardent avec animosité. Tu décrètes que ces problèmes ne sont pas les tiens et qu’ils règleront cela plus tard avec la mairie ou je ne sais qui, seulement voilà l’ambiance est retombée. Et il faut faire preuve de beaucoup de poigne pour maintenir l’attention et la motivation de tout le monde.  Voici quelques conseils pour revenir en classe avec des élèves apaisés, « calmes et attentifs » comme des élèves devraient tous l’être ! Mais d’abord, pourquoi tes élèves se mettent-ils dans un état pareil ? Tes élèves te quittent à 11 h 30 pour se rendre à la cantine.  Dans un monde idéal, ils savourent un excellent déjeuner, servi avec sourire et bienveillance, entourés d’amis chaleureux et ils jouent à de nombreuses activités dans une cour de récréation spacieuse et spécialement conçue pour eux.  Dans la réalité, ils déjeunent à un train d’enfer car ils sont trop nombreux. Les temps de service de cantine se succèdent en cadence. Le personnel municipal fait de son mieux mais il a du mal à apporter à chacun l’attention qu’il mérite. Puis pendant 1 h 30, ils se retrouvent entassés dans la cour sous la pluie, le vent, le froid, la canicule…  Imagine-toi dans cette situation : serais-tu à ton aise ? Penses-tu qu’il n’y aurait pas de tensions avec tes collègues ? Certaines écoles de centre-ville peuvent avoir plus de 400 élèves. Regroupés dans un espace minimaliste, ils s’agacent forcément. Conflits, chamailleries, bagarres, harcèlement, rivalités et jalousies voient le jour. La sonnerie retentit et ils se rangent devant toi prêts à en découdre avec l’Autre. Et voilà comment tu hérites des conflits de la pause méridienne dans ta classe ! Quelques principes de base pour sortir gagnant de ces moments difficiles ! 1) Apprends à perdre du temps pour en gagner En bleu, ci-dessous, nous te proposons un rituel de retour en classe. Les étapes qui te sont proposées sont explicités aux élèves en même temps que le travail sur le règlement de classe en début d’année scolaire 2) Mêle-toi de la vie de tes élèves lorsqu’ils sont à l’école 3) Fais de ces moments des « études de cas » pour apprendre à l’élève la règle et le droit mais aussi l’empathie ÉTAPE 1 : LE SAS DE DÉCOMPRESSION Instaure un rituel de retour en classe.  La sonnerie vient de retentir. Récupère tes troupes rangées deux par deux, bien alignées et en silence.  Et attends bien le silence avant d’avancer vers ta classe. Cela semble un peu militaire au premier abord. Mais ce calme imposé force leur rythme cardiaque à descendre progressivement. Inutile de te fâcher ou de dire quoi que ce soit. Cela sera comme cela tous les jours. Qu’il y ait des problèmes ou pas. C’est un sas de décompression.  L’élève retient que l’on ne pénètre jamais dans une salle de classe agité dans son corps et/ou dans sa tête. Si certains tentent une parole, mets ton doigt sur ta bouche et regarde-les dans les yeux. L’enseignant(e) ne règle jamais aucun problème dans le rang. Avance avec eux sans mot dire vers ta classe et n’hésite pas à faire des pauses régulières pour s’assurer que le calme est toujours là.  La porte de ta classe est là.  Fais pénétrer tes élèves à l’intérieur d’un geste de la main. Toujours sans rien dire.  Fais les s’asseoir.  ÉTAPE 2 : LA POSTURE DE RESPECT Comme tu le leur as appris, ils restent une minute en posture calme. Assis correctement sur leurs chaises, dos collé au dossier, tête droite et mains sur les cuisses paumes tendues vers le plafond. Ils peuvent fermer les yeux.  Cette posture dérivée du yoga amène un moment de concentration après le calme. Ce silence qui dure marque le respect que les élèves ont pour leur enseignant(e) et leur salle de classe.  ÉTAPE 3 : LA POSTURE D’ÉCOUTE Puisque le calme revient, les yeux s’ouvrent.  Tu questionnes donc pour savoir quel est le problème. Seuls les élèves qui lèvent le doigt sont interrogés. Choisis de parler avec ceux qui savent garder leur calme et qui font preuve de respect dans leurs propos.  Ne fais pas de réflexions aux autres mais passe leur tour.  Si la tension monte, reviens à la posture de respect.  ÉTAPE 4 : LA POSTURE D’AUTORITÉ Remercie les élèves pour les informations qu’ils t’ont apportées et précise que tu gères.  Laisse-toi le temps de la réflexion et apporte une solution au problème soulevé.  A toi de voir si tu utilises le règlement de classe, s’il faut programmer un conseil d’élèves, rencontrer le personnel municipal, le directeur/la directrice… mais ne laisse pas tes élèves sans solution. Sinon ils seront déçus et t’en voudront.  Tu as ici l’impression de perdre du temps sur les enseignements ou de te mêler de ce qui ne te regarde pas ? Mais tu éduques ! Et l’élève est aussi « un enfant qui doit être accueilli à l’école dans sa globalité » (Loi de Refondation de l’école 2013). En fait, l’élève est un enfant qu’il faut éduquer.  Ce que tu perds en te coltinant cette leçon de vie, c’est du temps sur la belle leçon de sciences, d’histoire … que tu as prévue. Ce que tu gagnes en gérant cette situation, c’est l’idée que l’enseignant(e) est juste et se soucie du bien-être tous.  Tu gagnes une posture affirmée, le statut de guide et d’accompagnateur, le respect de tes élèves et des parents. Tu gagnes une classe mieux tenue.  QUELQUES TUYAUX POUR TE FACILITER LA VIE  –  Place une boite à

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10 Conseils pour se lancer dans la production d’écrits sans galérer

Faire écrire un album à tes élèves ? Ça donne envie, c’est motivant ! Oubliées les journées épuisantes et les soirées trop remplies ! Ça te fait vibrer. Et pourquoi tu as choisi ce métier ? Parce que justement tu le vois comme un métier-passion, avec sa dose d’adrénaline. Parce que tu as envie de proposer des activités motivantes à tes élèves et que tu veux t’éclater. Alors tu fonces, tête baissée. Et tu te prends un mur. Et toute ta motivation si grande soit-elle ne fait pas le poids face aux difficultés rencontrées. Faisons un petit récap de ces difficultés pour voir si on parle bien de la même chose… – Certains de tes élèves sont incapables d’écrire en autonomie – Il y a des niveaux très hétérogènes  – C’est extrêmement chronophage, tu en es à la 12ème séance et l’introduction n’est toujours pas terminée – Les écrits sont pauvres ou/et incohérents ou/et incompréhensibles et bourrés de fautes ou pire tout ça à la fois mais avec beaucoup d’imagination ce qui se traduit par 10 pages illisibles (et tu as la nausée au bout de 2 pages de lecture, sauf que tu as 25 autres cahiers à lire) – Rien qu’en pensant au temps que tu vas passer à corriger tout ça, tu verdis  – Tu ne fais plus ni EPS, ni arts plastiques, ni anglais, ni vocabulaire, ni maths pour avancer dans ce projet (mais qui a eu cette idée ?????) – Tu vois pas comment tu vas pouvoir t’en sortir et finir ce #&$@€% d’album ! Et après cette épreuve, tu te dis PLUS JAMAIS ÇA ! Rien que les mots production d’écrits te donnent des sueurs froides. C’est bien simple, tu n’en feras plus, c’est trop compliqué, tu ne veux plus jamais revivre cet épisode digne d’un film d’horreur. Ok nous comprenons ton stress. Mais faire écrire ses élèves, c’est important. Alors on va te donner quelques conseils, pour que la production d’écrits réintègre ton emploi du temps, sans les sueurs froides, sans développer de phobie. Des conseils basiques, on va pas tout réinventer ni tout révolutionner. Quand on est débutant, qu’on a la tête dans le guidon et pas d’expérience, ces choses toutes simples on n’y pense pas. Pourquoi ? Ben justement c’est ça l’expérience. Quand tu t’es pris plein de murs, que tu as discuté avec des collègues, testé plein de stratégies différentes, appris par des lectures ou des formations, ces conseils basiques tu les as découverts, mais quand tu débutes, tu as trop de choses à comprendre, à découvrir, tu ne maîtrises pas tout, c’est normal. Conseil n°1 Alors tout d’abord, ne te lance pas dans des activités trop complexes et trop ambitieuses. Attends de maîtriser un peu plus ! Rappelle-toi : tu dois faire simple. Conseil n°2 Faire écrire ne signifie pas forcément faire des écrits longs. Il faut faire écrire ses élèves quotidiennement, en proposant des écrits courts, faciles à retravailler. Et de temps en temps un écrit un peu plus long, mais tu n’es pas obligé(e) de faire écrire un roman de 452 pages. Un petit paragraphe (selon l’âge des élèves bien sûr) suffira. Conseil n°3 Tu peux utiliser toutes sortes de différenciation et de modalités pour aider les élèves qui ne sont pas en capacité d’écrire en autonomie. Dictée à l’adulte, phrases matrices (qui servent de modèle, l’élève fait varier quelques mots ou parties de la phrase), consigne allégée, écrit plus court, boîte à mots (pour avoir une banque de mots à disposition), écriture en binôme, en petit groupe, en collectif…avec ou sans toi… Conseil n°4 Planifie des écrits de travail dans ta séquence. Ça c’est super important. Tu dois permettre à tes élèves d’anticiper, de se projeter, de réfléchir à ce qu’ils vont écrire. Ce travail préparatoire est indispensable et permet de limiter les difficultés. Cela peut être fait en collectif, en binôme, en individuel…C’est une première étape pour organiser sa pensée, mieux réfléchir avant de s’exprimer à l’oral. Cet écrit ne se corrige pas. Conseil n°5 Si tu t’es lancé(e) dans un écrit long tel que l’écriture d’un album il faut limiter la casse (les heures de correction, les sueurs froides, le truc qui n’en finit plus…). Ne demande pas à chaque élève d’écrire une histoire, mais fais plutôt écrire un texte collectif, en découpant l’histoire en épisodes. Tu divises ta classe en groupes, et chaque groupe prend en charge l’écriture d’un épisode (tu trouveras le déroulé d’une séquence type en fin d’article).  Conseil n°6 Tu as le droit, si certains passages sont complexes ou moins intéressants ou tout simplement parce que c’est trop long, de prendre en charge des parties de l’histoire. On décide de ce qu’il se passe en groupe-classe à l’oral, mais tu prends ta plus belle plume et tu l’écris. Conseils n°7 Si tu as divisé ta classe en groupes, alors le système des ateliers est vraiment pertinent. Cela dit, même si ce n’est pas un travail de groupe mais de l’écriture individuelle, prendre un petit groupe permet de sacrés avantages. Les autres sont en autonomie, sur un exercice qu’ils maîtrisent et où ta présence n’est pas nécessaire (justement pas la production d’écrits). Le petit groupe va te permettre de guider ces élèves de façon efficace (feed-back immédiat, reformulation, étayage…) et différenciée. Conseil n°8 Tu corriges directement avec les élèves de ton petit groupe, tu fais des retours pour faire évoluer les phrases et éliminer les incohérences. Tu fais repérer les erreurs. A la fin de l’atelier, le texte de chaque élève n’est presque pas à corriger puisque tu l’as fait avec eux. Conseil n°9 Tu laisses tomber l’orthographe tant que le dernier « jet » n’est pas écrit. C’est plein de fautes et c’est normal. Un élève ne peut pas mobiliser ses connaissances en orthographe tout en réfléchissant au sens et à la syntaxe. Tu t’occuperas du nettoyage orthographique à la fin, pendant une séance d’orthographe. D’ailleurs ne leur fait pas tout corriger, sélectionne juste un passage, cela sera moins complexe pour eux. Conseil N°10 Tu choisis un nombre de séances et

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Comment gagner du temps, comment limiter tes heures de travail ?

Oh oui tu te sens concerné(e), parce que c’est un des points noirs du métier, et en particulier pour toi qui débutes : le temps de travail personnel énooooorme. Tu découvres maintenant depuis quelques semaines que ce métier si envié et si critiqué pour les vacances et le rythme est finalement bien plus chronophage que prévu…Les programmes ne te disent pas exactement comment faire, il n’y a pas de séances ou d’évaluations toutes faites en libre-service, tu dois tout réfléchir, comprendre, organiser, fabriquer voire inventer. Oups. On te l’avait pas dit ça. Plus de soirées, pas de mercredis, peu d’heures libres dans le week-end, vacances (très) raccourcies pour t’avancer (c’est à dire t’éviter la totale noyade au retour). Bref, c’est la catastrophe, tu frôles le burn out (ou pire tu te l’es pris en pleine figure). Tu ne pourras bien sûr pas réduire le temps de travail à néant, car arriver les mains dans les poches, en freestyle, c’est la journée d’enfer assurée. Bien sûr, c’est faisable, tu peux donner de temps en temps un jeu de construction à tes maternelles, un exercice repéré à la va-vite dans le bouquin de maths mais cela ne remplacera jamais un vrai moment d’apprentissage, donc tu ne pourras pas faire ce genre de choses tout le temps. Oui mais alors que faire (là je t’imagine priant tous les saints des professeurs pour qu’on te donne une solution, et vite s’il vous plaît car c’est reparti dans une semaine !) Bon comme nous sommes de gentilles conseillères et qu’on n’aime pas voir les débutants en souffrance, nous allons partager avec toi quelques astuces et bons conseils. Pour t’alléger un peu.  AVANT GESTION DU MATÉRIEL ET DU TEMPS 1) Limiter le relooking même si c’est moins magnifaïk (Christina, sors de ce corps) Quand nous voyons dans les blogs et sur les comptes Instagram tous ces magnifiques affichages plastifiés, décorés, choisis avec soin, nous nous interrogeons. Est-ce bien nécessaire de passer tout ce temps à faire « beau » ? Tu te fais plaisir, certes, mais toutes ces heures de bricolage sont-elles vraiment nécessaires ? Te restera-t-il de l’énergie pour préparer ta classe pour de vrai ? Non seulement tu te trompes de métier (tu n’es pas décorateur/trice d’intérieur, même si un environnement de classe agréable est important, il y a des limites) mais en plus ce n’est pas vraiment efficace pour tes élèves. Alors comment faire ? Tu décores ta classe avec les productions plastiques faites par tes élèves en classe, tu affiches les affichages réalisés par tes élèves pendant les séances. Pourquoi ? Parce qu’ils comprennent et utilisent mieux ce à quoi ils ont participé. Alors les règles de grammaire plastifiées par tes soins, ils les oublieront car ils auront l’impression que c’est un beau décor. C’est pour ces mêmes raisons que certaines classes à thème, qui demandent beaucoup de préparation de matériel, de décor, d’affiches, sont peut-être à différer (quand tu seras plus à l’aise). 2) Trouver de toute urgence un lieu plus sympa et plus convivial que le pourtour de la photocopieuse Des heures de recherche sur les blogs pour trouver une super séance, puis la queue à la photocopieuse pour imprimer tout ça. Nous en avons vu arriver à 7h du mat pour être sûr(e)s de ne pas se retrouver sans les précieuses fiches au moment de rentrer en classe. Nous en avons vu aussi photocopier des livres entiers au cas où pour plus tard (notre main à couper qu’il/elle les a ensuite copieusement oubliés sur une étagère). Ne fais des photocops que quand tu n’as vraiment pas le choix. C’est mieux pour toi et aussi pour la planète. On te le dit et redit, sers-toi des manuels et des guides du maître qui vont avec. Tu trouves les exercices proposés un peu tristounet, c’est parfois vrai, mais propose-leur une chouette manipulation, une séance de recherche bien pensée avant. Choisis bien tes exercices parmi ceux proposés dans le manuel. Tu gagneras énormément de temps. Fais-toi plaisir de temps en temps, quand tu es un peu moins sous l’eau, pour chercher une séance super sympa et originale. Mais pas à chaque fois, sous peine de le payer cher (tu ne veux pas avoir sous les yeux des valises de star de téléréalité, et en plus pas pour un départ sous les tropiques, juste pour l’école, hein ?)  Et fais-nous plaisir, arrête de te comparer ou de vouloir copier tous ces enseignants parfaits sur les blogs. Tu ne les vois pas en classe. Ils sont peut-être moins parfaits en vrai. Ou alors ils n’ont pas de vie et passent tout leur temps à travailler. Ou alors ce sont des super héros comme dans les films, mais en mieux. Concentre-toi sur toi, sur tes progrès. C’est déjà pas mal. Et en plus tu perdras moins de temps à scroller. (Nous t’autorisons tout de même à le faire pour notre blog). 3) Faire des fiches de préparation seulement quand c’est nécessaire Ok, si tu es visité(e), tu en fais. Si tu en as besoin car ta séance est compliquée et que tu ne maîtrises pas très bien le déroulé, tu en fais. Mais laisse tomber le recopiage inutile de la page du guide du maître ! Un cahier journal bien renseigné, avec les objectifs d’apprentissage, c’est parfois suffisant. Et l’idéal c’est de travailler en fiches de séquence. Tu as l’enchainement des séances, l’objectif général est noté une bonne fois pour toutes, tu as réfléchi à la progressivité donc tu sais où tu vas, (rien de pire que de se demander pour chaque séance ce qu’on va faire), si une des séances est une série d’exercices d’entrainement et bien tu ne notes que les références des exercices. Et reste modeste. Du simple, archi simple. Le compliqué, l’atypique, l’original, le truc de rêve que les élèves vont adorer mais qui ne sera pas plus efficace : seulement, et seulement si tu as le temps, tu n’es pas fatigué et tu en as très envie. 4) Éviter de faire

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Comment répondre à un parent agressif ?

Ces propos qui te blessent… Et qui tournent dans ta tête sans arrêt. Qui te font douter de tes valeurs et de tes postures. Rédigés par un parent d’élève sur le cahier de liaison, reçus sur ta boite mail académique ou dans l’espace numérique de l’école, jetés à la cantonade à la sortie sur un trottoir bondé de parents d’élèves… ils t’empêchent de dormir et te font désormais douter de tout. Tu te sens bien seul et tu ne sais plus comment réagir ni dans quel ordre procéder. Imagine comment il est compliqué pour l’enfant de savoir que son maître ou sa maitresse ne s’entend pas avec ses parents… Tu n’es donc pas le seul/la seule à te sentir mal. Les études internationales montrent qu’en cas de relationnel abimé entre la famille et l’école, les enfants se referment sur eux-mêmes ou s’agitent. Ils décrochent. Voici quelques conseils pour passer le cap et ne pas avoir envie de jeter l’éponge ! Mais d’abord, qui sont ces parents qui se permettent de te parler sur ce ton ? Actuellement, la situation sociale est tendue. Nous vivons une époque où les parents ont perdu leurs illusions sur le système éducatif et se rendent compte que l’École ne tient pas ses promesses d’ascenseur social. Nous sommes passés d’une société pleine de promesses à une société pleine de menaces. Ils n’ont plus la certitude que leurs enfants trouveront leur place sur le marché du travail après leurs études et qu’ils pourront vivre dignement de leur travail. Ils en veulent à l’État et à l’École qui ne jouent plus assez bien leur rôle de promotion sociale. Les attendus scolaires et les programmes ont évolué et ils se sentent dépassés. L’État, l’École, eh bien… C’est toi ! Tu es l’Institution. Et c’est donc à toi qu’ils adresseront leurs griefs et c’est sur toi qu’ils déverseront, pour certains, leur ressentiment. En gros, ta mission (et tu ne pensais pas avoir signé pour cela !) est de leur redonner confiance en l’avenir et de les inciter à travailler main dans la main avec toi. Pour cela, comme l’École a bien changé depuis le début des années 2000, tu la leur expliqueras, tu la leur raconteras. Bref, tu la décoderas pour eux. Voici les inquiétudes qui se cachent derrière la majorité de ces mots agressifs : – Comment puis-je aider mon enfant à réussir ? – Êtes-vous un bon prof pour mon enfant ? – Comment aider mon enfant à la maison ? Jusqu’où j’ai le droit d’intervenir dans les devoirs ? – Comment faire pour aider mon enfant puisque j’ai été nul à l’école ? La très grande majorité de ces parents sont simplement inquiets et malhabiles avec l’École mais certains peuvent se révéler néfastes et te gêner dans ton épanouissement professionnel. Voici un petit éventail de parents « poil à gratter » et en jaune les arguments pour les contrer : – Les parents contrôleurs Ils vérifient tout ce qui est dit ou fait. Contrôlent les cahiers et toutes tes communications. Relisent et trouvent parfois des oublis ou des erreurs… Qu’ils ne manquent pas de corriger et de te signaler ! Mise en classe sur l’autonomie des élèves et favorise le travail par ateliers avec des pédagogies actives. Donne peu de devoirs à la maison. Ils mettront moins le nez dans les cahiers… – Les parents hyper cools Ils pensent que l’école est castratrice et que tu incarnes les contraintes. Si tu les informe de problèmes de bavardages ou d’agitation, ils ne te soutiendront pas forcément et penseront que tu es trop dans le contrôle. Ils se montreront aimables devant toi mais seront permissifs à l’arrière ce qui revient à saboter ta démarche… Ne les informe pas régulièrement de tous les dérapages de leurs petits. Cela pourrait être contre-productif. – Les parents usurpateurs Ils vampirisent leurs enfants. Ils se précipitent sur le cartable le soir, font l’inventaire de ce qu’il y a à faire et le font à leur place ! Ils collent les feuilles qui trainent au bon endroit, colorient les dessins du cahier de poésie, font les exercices et demandent juste à leurs enfants de les recopier. Ils éliminent méticuleusement tous les obstacles entre l’école et leurs enfants… Bref, n’évalue que les travaux faits en classe. Si tu donnes des exposés, fais-les préparer pendant le temps de classe et ne donne rien à compléter à la maison. Sinon tu évalueras le travail… des parents ! – Les parents élitistes Il faut que cela bosse ! Et dur. Ces parents-là aiment les classements, les notes, les évaluations régulières. Ils adorent les comparaisons. Ce sont des performeurs ! Donne des évaluations régulières. Pas par période. Avec des révisions de toutes les traces écrites. Cela leur donnera de la matière. Ne mets pas de notes et évalue par compétences. – Les parents précepteurs Attention, ceux-là savent tout mieux que toi. Ils rejouent le match à la maison le soir. Ils refont les leçons, alimentent avec des documents supplémentaires, donnent des exercices supplémentaires, font refaire quand ce n’est pas assez propre etc. Ils peuvent être très pénibles en réunion de rentrée. Bref, ils font tout mieux que toi ! Prépare soigneusement toutes tes interventions orales en réunion ! Pense à leur préciser lorsque tu les rencontres, tout ce que tu fais en classe et qui ne se voit pas dans les cahiers. – Les parents autoritaires Ils ne vont pas être copains avec les hyper-cools. Rigueur, discipline, exigence sont leurs mots préférés. Ils sont ton meilleur soutien quand tu te plains du manque de travail ou d’implication de leur enfant. Mais attention… Ne sois pas trop dur(e) avec tes élèves. Prends-les comme ils sont et aident les à avancer. L’élève idéal n’existe que dans la tête de ces parents et des profs. Aie la main légère sur les devoirs sous peine de faire de la vie de certains de tes élèves un enfer. Valorise toujours les progrès quand tu rencontres ce type de parent. – Les parents harceleurs Et

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Se questionner pour avancer….Nous questionner pour avancer encore plus vite !

Tu débutes et c’est souvent synonyme de « tu galères ». Pourquoi ça foire ? Pourquoi tes élèves sont agités ? Pourquoi cette séance de 45 minutes a finalement duré 1H30 (et 1h30 de souffrances pour tout le monde !) ? Pourquoi ils n’ont rien compris à ce que tu attendais d’eux ? Autant de questions que tu te poses ou que peut-être tu n’as pas le temps de te poser. Parce que l’ennemi public n°1 quand on débute, c’est le temps. Là je t’imagine, cernes sous les yeux, cheveux hirsutes, en train de hurler que tu n’as pas le temps de te poser des questions et que tu aimerais bien déjà avoir le temps de dormir et de vivre un peu !!! Alors nous, les Sandrine, on a envie de t’aider un peu, parce que nous aussi, ces moments-là, on les a vécus. Alors lundi soir on fait le show ! Bon ça sera moins sympa qu’un concert de Imagine Dragons, moins époustouflant qu’un spectacle de voltige, mais on sera là, rien que pour toi. Viens nous rencontrer sur Instagram, sur notre compte @schooldrive.fr, on t’attend sans faute à 19H. Une heure pour répondre à tes questions, les plus pertinentes et les plus impertinentes aussi, les plus réfléchies et les plus spontanées, devant un mojito (19h c’est l’heure de l’apéro !) ou un café. Une heure pour te répondre, te rassurer, t’écouter. Et te donner nos conseils, te partager notre expérience. Si tu as déjà des questions en tête, laisse-les en commentaire, on y répondra lundi soir. Si tu n’es pas dispo lundi, tu pourras toujours retrouver le live en replay sur notre insta (n’oublie pas de t’abonner). En tous cas on espère te rencontrer, car on va pas se faire belles pour rien (et crois-moi, passé un certain âge, ça prend du temps). Les Sandrine.

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Comment gérer et choisir les rituels en maternelle et élémentaire ?

Tu es en maternelle ou en élémentaire, tu es donc confronté aux rituels. Je t’encourage à lire tout l’article, y compris la partie maternelle si tu es en élémentaire, et inversement. Car la logique est la même mais les exemples différents pourront te parler et te donner davantage de réponses. Alors prends quelques minutes de ton temps en lisant cet article pour gagner en efficacité sur une année entière ! Elle est pas belle la vie ? En maternelle Tu as peut-être pu observer un début de journée en maternelle. Tous les enfants sont au coin regroupement. C’est l’heure des rituels. Ok rituel, c’est facile. Ça c’est ce que tu crois. Et comme tout le monde le fait, tu fais comme tout le monde. Et te voilà à préparer étiquettes et affichages : les incontournables étiquettes-prénoms, les images pour la météo, le classique calendrier pour la date, une bande numérique….Mais est-ce pareil pour tous les niveaux de maternelle ? Qu’est-ce que les élèves apprennent ? Là ça se complique… Rembobinons le film pour pas se mélanger les pinceaux ! D’abord tu n’oublies pas l’essentiel : un rituel c’est un moment d’apprentissage, il y a donc forcément un objectif. J’en profite pour te poser la première question qui tue. La date en toute petite section, ça a du sens ? Vraiment ? La même bande numérique pour tous les niveaux, c’est logique ? Je sens que tu vois où je veux en venir….Et oui, la première règle des rituels c’est qu’ils soient adaptés au niveau de classe. C’est la base de la base. Adaptés et utiles. Ils doivent servir à quelque chose, ces rituels. A quoi ça sert ? A rassurer, à donner confiance, à se repérer dans le temps, à oser s’exprimer dans un groupe, à écouter, à rebrasser des connaissances…Et oui, tout ça tout ça. Ce qu’il faut éviter c’est un moment de rituels trop long, un moment trop répétitif qui dure toute l’année sans évoluer et surtout un moment où la majorité des élèves sont passifs : celui qui « fait la date » et ceux qui écoutent dorment, mettent le bazar…Tous ces rituels doivent avoir du sens, ils se construisent.  Reprenons l’exemple de la bande numérique. Certes, c’est un outil, mais c’est un outil qui se construit avec les élèves, petit à petit. Pour que la bande numérique devienne réellement un outil, il faut d’abord travailler sur la construction du nombre, en proposant de nombreuses petites activités et jeux (à faire en atelier, en rituel et toute la journée en profitant des situations de classe !) sur les quantités, les décompositions, la comparaison…Alors maintenant repose-toi ces questions : Une bande numérique a-t-elle sa place en petite section ? Une écriture chiffrée correspondant aux collections travaillées (2 escargots, 2 doigts de la main…) n’a-t-elle pas plus de sens ? Savoir qu’on est le 13 du mois d’octobre a-t-il un intérêt pour des enfants de 3 ans ? On proposera cette bande numérique aux MS au fur et à mesure de leurs connaissances, puis au moins jusqu’à 30 pour les GS. Les rituels en élémentaire : même combat !  Cher(e) professeur de maternelle, ne pense pas que tu sois le seul dans cette profusion de rituels. En élémentaire aussi on fait des rituels. Qui ne connait pas « chaque jour compte ????? ». Et oui, il y a souvent des rituels le matin, des rituels en langues, des rituels en début et en fin de séance, des rituels de correction, des rituels d’écriture, des rituels une fois par semaine… Donc tu vois, pas de jaloux ! Ça ne manque pas non plus en élémentaire ! Qu’est-ce que tu vises ? Tu veux donner des habitudes de travail, faire acquérir des stratégies, donner plus de confiance, construire et stabiliser des connaissances…Ces rituels se construisent séance après séance, parce qu’ils doivent durer dans le temps pour que la confiance s’installe, mais quitte à me répéter ils doivent aussi évoluer ! Alors toi aussi enseignant en élémentaire, tu as droit à la question qui tue : qu’apporte un rituel écrit individuel avec un correction collective faite par l’enseignant ?  Un rituel peut-être le signe d’un commencement de séance, un moment de transition… : un temps de relaxation au retour des récréations, une poésie déclamée chaque semaine, un chant en anglais pour annoncer le passage à l’utilisation d’une autre langue…. Un rituel est un véritable moment d’apprentissage : la même activité peut être proposée tout au long de l’année mais doit évoluer dans ses modalités, son accompagnement. On doit pouvoir mesurer les progrès des élèves. Tu as entendu parler des plans de travail, cela peut être fait tous les jours pendant 30 minutes : voilà donc un rituel. C’est efficace si ce plan de travail est adapté aux apprentissages du moment (il doit donc être revu toutes les 2 ou 3 semaines), si l’enseignant est présent et passe d’élève en élève pour verbaliser, guider, expliquer, valoriser, évaluer de façon positive…Le rituel du plan de travail en double-niveau avec des élèves autonomes pendant des heures sans étayage, sans présence de l’enseignant, avec des autocorrections, c’est bien pour qui, hein ??? Bien sûr on peut le faire, mais tous ces moments sont efficaces si et seulement si, par ta posture, par ta présence, par tes gestes professionnels, tu les as rendu efficaces. Parce que tu es là pour enseigner, pour proposer des situations qui permettront à tes élèves de progresser. Alors prends du plaisir à proposer des rituels sympas, variés, réfléchis, adaptés….Tes élèves prendront du plaisir aussi et surtout ils apprendront.  Maternelle ou élémentaire, tu vas trouver plein d’exemples de rituels sur les blogs. Choisis-les en gardant en tête qu’ils doivent évoluer, choisis-les en fonction de tes progressions, choisis-les parce que tu les as analysés et que tu sais qu’ils vont servir à tes élèves pour de vrai.

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Comment éviter de perdre sa vie en corrections , tout en gardant l’attention de ses élèves ?

Les cahiers… Les piles de cahiers à l’école élémentaire. La pile bleue, la jaune, la verte, la rouge etc. Qui s’entassent sur ton bureau. Qui s’écroulent parfois. Si tu as une classe de CM1 ou de CM2, je pense que tu vois ce dont je parle… C’est le cauchemar de tous les professeurs des écoles. Certains ne viendront jamais en cycle 3 pour cette raison. Tu sens bien que ces corrections mangent tout ton temps, et qu’une fois terminés les rendez-vous avec les parents, il ne te reste plus assez d’énergie pour faire ce que tu préfères : imaginer une belle séance de classe ! Tu voudrais éviter ça mais tu n’arrives pas à lâcher-prise car la correction des cahiers te donne la garantie que tes petits élèves ont bien travaillé, qu’ils vont pouvoir montrer tout cela à leurs parents. N’oublions pas qu’en élémentaire les parents signent les cahiers régulièrement. Ces corrections sont donc la preuve d’un travail fait et bien fait. Une chose que tu sais : donner beaucoup de travail écrit rend les élèves actifs et les classes « écrivantes » (désolée pour cette petite invention pédagogique) sont au travail. Donc calmes. Les élèves y sont sages. Alors pas facile de lâcher ça. Surtout si tu enseignes dans des milieux favorisés où cela compte d’avoir des cahiers bien remplis… Alors, comment garder ton degré d’exigence et ne pas y laisser ton énergie ? Car c’est de cela qu’il s’agit. Continuer à demander à tes élèves de s’investir à fond dans la classe tout en gagnant du temps pour toi. Bref, ne plus faire des semaines de 50 heures. Cependant, tu as raison d’être exigent(e) sur la quantité d’écrits à donner aux élèves. Les élèves qui ont travaillé essentiellement sur photocopies, sur ardoise, sur brouillons et qui ne sont pas assez entrainés en rédigeant les contenus des exercices sur les cahiers du jour ou qui n’ont pas assez copié de traces écrites sur les autres cahiers s’en sortiront moins bien au collège. Cependant, il faut savoir doser et surtout s’appuyer sur des stratégies pédagogiques qui profiteront à tes élèves car elles les rendront plus autonomes et responsables. Et par ricochet, t’épuiseront moins. Dans quel ordre prendre les choses ? 1) Se dire qu’il existe des façons de procéder tout aussi efficaces que le fait de donner beaucoup de travail écrit dans les cahiers 2) Accepter de lâcher-prise. Tu ne peux et tu ne dois pas tout contrôler ! 3) Être convaincu(e) que les échanges verbaux entre pairs font progresser aussi vite que des tonnes d’écrits 4) Garder une place importante pour les exercices écrits sur les cahiers du jour 5) Corriger, mais en fin de parcours (pas tous les jours !) 6) Faire de la correction collective un moment de recherche 7) Miser sur l’autonomie de travail plus que sur la quantité d’écrits à produire Un exemple concret ? La recherche en groupe qui dédramatise l’erreur Tu viens de faire une leçon sur l’attribut du sujet. Imaginons qu’il s’agit d’une classe de CM2. Et tu voudrais bien voir ce qu’ils ont compris de tout cela en donnant une série d’exercices. Ça en fait pas mal. Il faudrait s’assurer qu’ils savent reconnaître un attribut dans une phrase, dans un texte, qu’ils ne confondent pas avec un COD, qu’ils l’accordent correctement… Aie, Aie ! Que de travail de correction en vue. Après avoir fait rappeler les règles sur cette leçon, propose un exercice sur « accorder l’attribut du sujet ». Propose un temps de réflexion au brouillon en individuel pendant 5 minutes. Puis demande-leur par binôme ou triplette de faire ensemble l’exercice avec tous les outils de la classe à portée de main pendant 15 minutes. Les traces écrites du cahier de références par exemple. C’est l’occasion de leur montrer que cet outil de classe en est vraiment un. Qu’ils s’en servent comme d’une ressource. Utile et pas seulement rébarbatif. Et pendant le quart d’heure restant, laisse-les recopier leur travail sur les cahiers du jour ou d’exercices. Beaucoup d’erreurs devraient avoir disparu. Surtout remets la mise en commun à plus tard. Le temps pour toi de corriger les cahiers. Que de temps gagné par rapport à tes corrections habituelles. Mets une croix au début de la ligne mais surtout ne corrige pas toi-même. Classe tes cahiers en fonction des erreurs commises. Repère qui il te faudra interroger en priorité le lendemain et surtout prépare ton questionnement pour l’aider à arriver à la solution. Bâtis ton questionnement sur l’erreur qui revient le plus souvent, sur l’erreur à laquelle il faut absolument tordre le cou… La mise en commun qui donne corps à la leçon apprise Voilà. Tout est prêt pour une mise en commun riche et organisée. 100% efficace. Grâce à sa focalisation sur les principales erreurs des élèves. Tu n’as plus qu’à leur demander toute leur attention, de laisser les cahiers dans les casiers. Et oui, ils vont devoir écouter car ils corrigeront en vert ensuite. Une fois que tu auras tout effacé du tableau ! Affiche des erreurs au tableau. Sans dire qui s’est trompé. Laisse de côté ce qui aura été réussi. Lance le débat : pas juste pourquoi ? Et interroge certains que tu as repérés et dont tu sais que l’attention doit être à son plus haut niveau, puisqu’ils se sont trompés ! Encore une autre organisation ? Les ateliers tournants avec plan de travail Crée des pôles de travail, des ateliers dans lequel tu mises sur l’autonomie et la rotation pour garder l’attention constante. Programme cela en fin de séquence. Ce sera une session de révision générale. Différent du cours magistral avec ses tables en autobus, place tes bureaux d’élèves face à face pour créer au moins 6 pôles de travail. Les groupes (hétérogènes) y travaillent 10 minutes avant de passer à l’atelier suivant. Une sonnerie retentira quand il faudra procéder à une rotation. L’auto-correction comme moyen d’apprentissage Prends un atelier en charge : celui qui est le plus difficile ou qui demande le plus

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