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Comment gérer les conflits hérités de la pause méridienne ?

Il est 13h30, la pause méridienne est terminée. Tu récupères tes troupes pour une belle après-midi de classe. Tu as préparé des trucs sympas et réussi à corriger tes piles de cahiers. Tu es de bonne humeur. Dans 3 petites heures, l’école est finie ! Seulement voilà. Tes élèves sont déchainés, excités et reviennent vers toi après la pause méridienne pleins de rancœurs, de griefs contre leurs camarades, les dames de service et la vie en général. Ils vocifèrent et se regardent avec animosité. Tu décrètes que ces problèmes ne sont pas les tiens et qu’ils règleront cela plus tard avec la mairie ou je ne sais qui, seulement voilà l’ambiance est retombée. Et il faut faire preuve de beaucoup de poigne pour maintenir l’attention et la motivation de tout le monde.  Voici quelques conseils pour revenir en classe avec des élèves apaisés, « calmes et attentifs » comme des élèves devraient tous l’être ! Mais d’abord, pourquoi tes élèves se mettent-ils dans un état pareil ? Tes élèves te quittent à 11 h 30 pour se rendre à la cantine.  Dans un monde idéal, ils savourent un excellent déjeuner, servi avec sourire et bienveillance, entourés d’amis chaleureux et ils jouent à de nombreuses activités dans une cour de récréation spacieuse et spécialement conçue pour eux.  Dans la réalité, ils déjeunent à un train d’enfer car ils sont trop nombreux. Les temps de service de cantine se succèdent en cadence. Le personnel municipal fait de son mieux mais il a du mal à apporter à chacun l’attention qu’il mérite. Puis pendant 1 h 30, ils se retrouvent entassés dans la cour sous la pluie, le vent, le froid, la canicule…  Imagine-toi dans cette situation : serais-tu à ton aise ? Penses-tu qu’il n’y aurait pas de tensions avec tes collègues ? Certaines écoles de centre-ville peuvent avoir plus de 400 élèves. Regroupés dans un espace minimaliste, ils s’agacent forcément. Conflits, chamailleries, bagarres, harcèlement, rivalités et jalousies voient le jour. La sonnerie retentit et ils se rangent devant toi prêts à en découdre avec l’Autre. Et voilà comment tu hérites des conflits de la pause méridienne dans ta classe ! Quelques principes de base pour sortir gagnant de ces moments difficiles ! 1) Apprends à perdre du temps pour en gagner En bleu, ci-dessous, nous te proposons un rituel de retour en classe. Les étapes qui te sont proposées sont explicités aux élèves en même temps que le travail sur le règlement de classe en début d’année scolaire 2) Mêle-toi de la vie de tes élèves lorsqu’ils sont à l’école 3) Fais de ces moments des « études de cas » pour apprendre à l’élève la règle et le droit mais aussi l’empathie ÉTAPE 1 : LE SAS DE DÉCOMPRESSION Instaure un rituel de retour en classe.  La sonnerie vient de retentir. Récupère tes troupes rangées deux par deux, bien alignées et en silence.  Et attends bien le silence avant d’avancer vers ta classe. Cela semble un peu militaire au premier abord. Mais ce calme imposé force leur rythme cardiaque à descendre progressivement. Inutile de te fâcher ou de dire quoi que ce soit. Cela sera comme cela tous les jours. Qu’il y ait des problèmes ou pas. C’est un sas de décompression.  L’élève retient que l’on ne pénètre jamais dans une salle de classe agité dans son corps et/ou dans sa tête. Si certains tentent une parole, mets ton doigt sur ta bouche et regarde-les dans les yeux. L’enseignant(e) ne règle jamais aucun problème dans le rang. Avance avec eux sans mot dire vers ta classe et n’hésite pas à faire des pauses régulières pour s’assurer que le calme est toujours là.  La porte de ta classe est là.  Fais pénétrer tes élèves à l’intérieur d’un geste de la main. Toujours sans rien dire.  Fais les s’asseoir.  ÉTAPE 2 : LA POSTURE DE RESPECT Comme tu le leur as appris, ils restent une minute en posture calme. Assis correctement sur leurs chaises, dos collé au dossier, tête droite et mains sur les cuisses paumes tendues vers le plafond. Ils peuvent fermer les yeux.  Cette posture dérivée du yoga amène un moment de concentration après le calme. Ce silence qui dure marque le respect que les élèves ont pour leur enseignant(e) et leur salle de classe.  ÉTAPE 3 : LA POSTURE D’ÉCOUTE Puisque le calme revient, les yeux s’ouvrent.  Tu questionnes donc pour savoir quel est le problème. Seuls les élèves qui lèvent le doigt sont interrogés. Choisis de parler avec ceux qui savent garder leur calme et qui font preuve de respect dans leurs propos.  Ne fais pas de réflexions aux autres mais passe leur tour.  Si la tension monte, reviens à la posture de respect.  ÉTAPE 4 : LA POSTURE D’AUTORITÉ Remercie les élèves pour les informations qu’ils t’ont apportées et précise que tu gères.  Laisse-toi le temps de la réflexion et apporte une solution au problème soulevé.  A toi de voir si tu utilises le règlement de classe, s’il faut programmer un conseil d’élèves, rencontrer le personnel municipal, le directeur/la directrice… mais ne laisse pas tes élèves sans solution. Sinon ils seront déçus et t’en voudront.  Tu as ici l’impression de perdre du temps sur les enseignements ou de te mêler de ce qui ne te regarde pas ? Mais tu éduques ! Et l’élève est aussi « un enfant qui doit être accueilli à l’école dans sa globalité » (Loi de Refondation de l’école 2013). En fait, l’élève est un enfant qu’il faut éduquer.  Ce que tu perds en te coltinant cette leçon de vie, c’est du temps sur la belle leçon de sciences, d’histoire … que tu as prévue. Ce que tu gagnes en gérant cette situation, c’est l’idée que l’enseignant(e) est juste et se soucie du bien-être tous.  Tu gagnes une posture affirmée, le statut de guide et d’accompagnateur, le respect de tes élèves et des parents. Tu gagnes une classe mieux tenue.  QUELQUES TUYAUX POUR TE FACILITER LA VIE  –  Place une boite à

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10 Conseils pour se lancer dans la production d’écrits sans galérer

Faire écrire un album à tes élèves ? Ça donne envie, c’est motivant ! Oubliées les journées épuisantes et les soirées trop remplies ! Ça te fait vibrer. Et pourquoi tu as choisi ce métier ? Parce que justement tu le vois comme un métier-passion, avec sa dose d’adrénaline. Parce que tu as envie de proposer des activités motivantes à tes élèves et que tu veux t’éclater. Alors tu fonces, tête baissée. Et tu te prends un mur. Et toute ta motivation si grande soit-elle ne fait pas le poids face aux difficultés rencontrées. Faisons un petit récap de ces difficultés pour voir si on parle bien de la même chose… – Certains de tes élèves sont incapables d’écrire en autonomie – Il y a des niveaux très hétérogènes  – C’est extrêmement chronophage, tu en es à la 12ème séance et l’introduction n’est toujours pas terminée – Les écrits sont pauvres ou/et incohérents ou/et incompréhensibles et bourrés de fautes ou pire tout ça à la fois mais avec beaucoup d’imagination ce qui se traduit par 10 pages illisibles (et tu as la nausée au bout de 2 pages de lecture, sauf que tu as 25 autres cahiers à lire) – Rien qu’en pensant au temps que tu vas passer à corriger tout ça, tu verdis  – Tu ne fais plus ni EPS, ni arts plastiques, ni anglais, ni vocabulaire, ni maths pour avancer dans ce projet (mais qui a eu cette idée ?????) – Tu vois pas comment tu vas pouvoir t’en sortir et finir ce #&$@€% d’album ! Et après cette épreuve, tu te dis PLUS JAMAIS ÇA ! Rien que les mots production d’écrits te donnent des sueurs froides. C’est bien simple, tu n’en feras plus, c’est trop compliqué, tu ne veux plus jamais revivre cet épisode digne d’un film d’horreur. Ok nous comprenons ton stress. Mais faire écrire ses élèves, c’est important. Alors on va te donner quelques conseils, pour que la production d’écrits réintègre ton emploi du temps, sans les sueurs froides, sans développer de phobie. Des conseils basiques, on va pas tout réinventer ni tout révolutionner. Quand on est débutant, qu’on a la tête dans le guidon et pas d’expérience, ces choses toutes simples on n’y pense pas. Pourquoi ? Ben justement c’est ça l’expérience. Quand tu t’es pris plein de murs, que tu as discuté avec des collègues, testé plein de stratégies différentes, appris par des lectures ou des formations, ces conseils basiques tu les as découverts, mais quand tu débutes, tu as trop de choses à comprendre, à découvrir, tu ne maîtrises pas tout, c’est normal. Conseil n°1 Alors tout d’abord, ne te lance pas dans des activités trop complexes et trop ambitieuses. Attends de maîtriser un peu plus ! Rappelle-toi : tu dois faire simple. Conseil n°2 Faire écrire ne signifie pas forcément faire des écrits longs. Il faut faire écrire ses élèves quotidiennement, en proposant des écrits courts, faciles à retravailler. Et de temps en temps un écrit un peu plus long, mais tu n’es pas obligé(e) de faire écrire un roman de 452 pages. Un petit paragraphe (selon l’âge des élèves bien sûr) suffira. Conseil n°3 Tu peux utiliser toutes sortes de différenciation et de modalités pour aider les élèves qui ne sont pas en capacité d’écrire en autonomie. Dictée à l’adulte, phrases matrices (qui servent de modèle, l’élève fait varier quelques mots ou parties de la phrase), consigne allégée, écrit plus court, boîte à mots (pour avoir une banque de mots à disposition), écriture en binôme, en petit groupe, en collectif…avec ou sans toi… Conseil n°4 Planifie des écrits de travail dans ta séquence. Ça c’est super important. Tu dois permettre à tes élèves d’anticiper, de se projeter, de réfléchir à ce qu’ils vont écrire. Ce travail préparatoire est indispensable et permet de limiter les difficultés. Cela peut être fait en collectif, en binôme, en individuel…C’est une première étape pour organiser sa pensée, mieux réfléchir avant de s’exprimer à l’oral. Cet écrit ne se corrige pas. Conseil n°5 Si tu t’es lancé(e) dans un écrit long tel que l’écriture d’un album il faut limiter la casse (les heures de correction, les sueurs froides, le truc qui n’en finit plus…). Ne demande pas à chaque élève d’écrire une histoire, mais fais plutôt écrire un texte collectif, en découpant l’histoire en épisodes. Tu divises ta classe en groupes, et chaque groupe prend en charge l’écriture d’un épisode (tu trouveras le déroulé d’une séquence type en fin d’article).  Conseil n°6 Tu as le droit, si certains passages sont complexes ou moins intéressants ou tout simplement parce que c’est trop long, de prendre en charge des parties de l’histoire. On décide de ce qu’il se passe en groupe-classe à l’oral, mais tu prends ta plus belle plume et tu l’écris. Conseils n°7 Si tu as divisé ta classe en groupes, alors le système des ateliers est vraiment pertinent. Cela dit, même si ce n’est pas un travail de groupe mais de l’écriture individuelle, prendre un petit groupe permet de sacrés avantages. Les autres sont en autonomie, sur un exercice qu’ils maîtrisent et où ta présence n’est pas nécessaire (justement pas la production d’écrits). Le petit groupe va te permettre de guider ces élèves de façon efficace (feed-back immédiat, reformulation, étayage…) et différenciée. Conseil n°8 Tu corriges directement avec les élèves de ton petit groupe, tu fais des retours pour faire évoluer les phrases et éliminer les incohérences. Tu fais repérer les erreurs. A la fin de l’atelier, le texte de chaque élève n’est presque pas à corriger puisque tu l’as fait avec eux. Conseil n°9 Tu laisses tomber l’orthographe tant que le dernier « jet » n’est pas écrit. C’est plein de fautes et c’est normal. Un élève ne peut pas mobiliser ses connaissances en orthographe tout en réfléchissant au sens et à la syntaxe. Tu t’occuperas du nettoyage orthographique à la fin, pendant une séance d’orthographe. D’ailleurs ne leur fait pas tout corriger, sélectionne juste un passage, cela sera moins complexe pour eux. Conseil N°10 Tu choisis un nombre de séances et

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Comment gagner du temps, comment limiter tes heures de travail ?

Oh oui tu te sens concerné(e), parce que c’est un des points noirs du métier, et en particulier pour toi qui débutes : le temps de travail personnel énooooorme. Tu découvres maintenant depuis quelques semaines que ce métier si envié et si critiqué pour les vacances et le rythme est finalement bien plus chronophage que prévu…Les programmes ne te disent pas exactement comment faire, il n’y a pas de séances ou d’évaluations toutes faites en libre-service, tu dois tout réfléchir, comprendre, organiser, fabriquer voire inventer. Oups. On te l’avait pas dit ça. Plus de soirées, pas de mercredis, peu d’heures libres dans le week-end, vacances (très) raccourcies pour t’avancer (c’est à dire t’éviter la totale noyade au retour). Bref, c’est la catastrophe, tu frôles le burn out (ou pire tu te l’es pris en pleine figure). Tu ne pourras bien sûr pas réduire le temps de travail à néant, car arriver les mains dans les poches, en freestyle, c’est la journée d’enfer assurée. Bien sûr, c’est faisable, tu peux donner de temps en temps un jeu de construction à tes maternelles, un exercice repéré à la va-vite dans le bouquin de maths mais cela ne remplacera jamais un vrai moment d’apprentissage, donc tu ne pourras pas faire ce genre de choses tout le temps. Oui mais alors que faire (là je t’imagine priant tous les saints des professeurs pour qu’on te donne une solution, et vite s’il vous plaît car c’est reparti dans une semaine !) Bon comme nous sommes de gentilles conseillères et qu’on n’aime pas voir les débutants en souffrance, nous allons partager avec toi quelques astuces et bons conseils. Pour t’alléger un peu.  AVANT GESTION DU MATÉRIEL ET DU TEMPS 1) Limiter le relooking même si c’est moins magnifaïk (Christina, sors de ce corps) Quand nous voyons dans les blogs et sur les comptes Instagram tous ces magnifiques affichages plastifiés, décorés, choisis avec soin, nous nous interrogeons. Est-ce bien nécessaire de passer tout ce temps à faire « beau » ? Tu te fais plaisir, certes, mais toutes ces heures de bricolage sont-elles vraiment nécessaires ? Te restera-t-il de l’énergie pour préparer ta classe pour de vrai ? Non seulement tu te trompes de métier (tu n’es pas décorateur/trice d’intérieur, même si un environnement de classe agréable est important, il y a des limites) mais en plus ce n’est pas vraiment efficace pour tes élèves. Alors comment faire ? Tu décores ta classe avec les productions plastiques faites par tes élèves en classe, tu affiches les affichages réalisés par tes élèves pendant les séances. Pourquoi ? Parce qu’ils comprennent et utilisent mieux ce à quoi ils ont participé. Alors les règles de grammaire plastifiées par tes soins, ils les oublieront car ils auront l’impression que c’est un beau décor. C’est pour ces mêmes raisons que certaines classes à thème, qui demandent beaucoup de préparation de matériel, de décor, d’affiches, sont peut-être à différer (quand tu seras plus à l’aise). 2) Trouver de toute urgence un lieu plus sympa et plus convivial que le pourtour de la photocopieuse Des heures de recherche sur les blogs pour trouver une super séance, puis la queue à la photocopieuse pour imprimer tout ça. Nous en avons vu arriver à 7h du mat pour être sûr(e)s de ne pas se retrouver sans les précieuses fiches au moment de rentrer en classe. Nous en avons vu aussi photocopier des livres entiers au cas où pour plus tard (notre main à couper qu’il/elle les a ensuite copieusement oubliés sur une étagère). Ne fais des photocops que quand tu n’as vraiment pas le choix. C’est mieux pour toi et aussi pour la planète. On te le dit et redit, sers-toi des manuels et des guides du maître qui vont avec. Tu trouves les exercices proposés un peu tristounet, c’est parfois vrai, mais propose-leur une chouette manipulation, une séance de recherche bien pensée avant. Choisis bien tes exercices parmi ceux proposés dans le manuel. Tu gagneras énormément de temps. Fais-toi plaisir de temps en temps, quand tu es un peu moins sous l’eau, pour chercher une séance super sympa et originale. Mais pas à chaque fois, sous peine de le payer cher (tu ne veux pas avoir sous les yeux des valises de star de téléréalité, et en plus pas pour un départ sous les tropiques, juste pour l’école, hein ?)  Et fais-nous plaisir, arrête de te comparer ou de vouloir copier tous ces enseignants parfaits sur les blogs. Tu ne les vois pas en classe. Ils sont peut-être moins parfaits en vrai. Ou alors ils n’ont pas de vie et passent tout leur temps à travailler. Ou alors ce sont des super héros comme dans les films, mais en mieux. Concentre-toi sur toi, sur tes progrès. C’est déjà pas mal. Et en plus tu perdras moins de temps à scroller. (Nous t’autorisons tout de même à le faire pour notre blog). 3) Faire des fiches de préparation seulement quand c’est nécessaire Ok, si tu es visité(e), tu en fais. Si tu en as besoin car ta séance est compliquée et que tu ne maîtrises pas très bien le déroulé, tu en fais. Mais laisse tomber le recopiage inutile de la page du guide du maître ! Un cahier journal bien renseigné, avec les objectifs d’apprentissage, c’est parfois suffisant. Et l’idéal c’est de travailler en fiches de séquence. Tu as l’enchainement des séances, l’objectif général est noté une bonne fois pour toutes, tu as réfléchi à la progressivité donc tu sais où tu vas, (rien de pire que de se demander pour chaque séance ce qu’on va faire), si une des séances est une série d’exercices d’entrainement et bien tu ne notes que les références des exercices. Et reste modeste. Du simple, archi simple. Le compliqué, l’atypique, l’original, le truc de rêve que les élèves vont adorer mais qui ne sera pas plus efficace : seulement, et seulement si tu as le temps, tu n’es pas fatigué et tu en as très envie. 4) Éviter de faire

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Comment répondre à un parent agressif ?

Ces propos qui te blessent… Et qui tournent dans ta tête sans arrêt. Qui te font douter de tes valeurs et de tes postures. Rédigés par un parent d’élève sur le cahier de liaison, reçus sur ta boite mail académique ou dans l’espace numérique de l’école, jetés à la cantonade à la sortie sur un trottoir bondé de parents d’élèves… ils t’empêchent de dormir et te font désormais douter de tout. Tu te sens bien seul et tu ne sais plus comment réagir ni dans quel ordre procéder. Imagine comment il est compliqué pour l’enfant de savoir que son maître ou sa maitresse ne s’entend pas avec ses parents… Tu n’es donc pas le seul/la seule à te sentir mal. Les études internationales montrent qu’en cas de relationnel abimé entre la famille et l’école, les enfants se referment sur eux-mêmes ou s’agitent. Ils décrochent. Voici quelques conseils pour passer le cap et ne pas avoir envie de jeter l’éponge ! Mais d’abord, qui sont ces parents qui se permettent de te parler sur ce ton ? Actuellement, la situation sociale est tendue. Nous vivons une époque où les parents ont perdu leurs illusions sur le système éducatif et se rendent compte que l’École ne tient pas ses promesses d’ascenseur social. Nous sommes passés d’une société pleine de promesses à une société pleine de menaces. Ils n’ont plus la certitude que leurs enfants trouveront leur place sur le marché du travail après leurs études et qu’ils pourront vivre dignement de leur travail. Ils en veulent à l’État et à l’École qui ne jouent plus assez bien leur rôle de promotion sociale. Les attendus scolaires et les programmes ont évolué et ils se sentent dépassés. L’État, l’École, eh bien… C’est toi ! Tu es l’Institution. Et c’est donc à toi qu’ils adresseront leurs griefs et c’est sur toi qu’ils déverseront, pour certains, leur ressentiment. En gros, ta mission (et tu ne pensais pas avoir signé pour cela !) est de leur redonner confiance en l’avenir et de les inciter à travailler main dans la main avec toi. Pour cela, comme l’École a bien changé depuis le début des années 2000, tu la leur expliqueras, tu la leur raconteras. Bref, tu la décoderas pour eux. Voici les inquiétudes qui se cachent derrière la majorité de ces mots agressifs : – Comment puis-je aider mon enfant à réussir ? – Êtes-vous un bon prof pour mon enfant ? – Comment aider mon enfant à la maison ? Jusqu’où j’ai le droit d’intervenir dans les devoirs ? – Comment faire pour aider mon enfant puisque j’ai été nul à l’école ? La très grande majorité de ces parents sont simplement inquiets et malhabiles avec l’École mais certains peuvent se révéler néfastes et te gêner dans ton épanouissement professionnel. Voici un petit éventail de parents « poil à gratter » et en jaune les arguments pour les contrer : – Les parents contrôleurs Ils vérifient tout ce qui est dit ou fait. Contrôlent les cahiers et toutes tes communications. Relisent et trouvent parfois des oublis ou des erreurs… Qu’ils ne manquent pas de corriger et de te signaler ! Mise en classe sur l’autonomie des élèves et favorise le travail par ateliers avec des pédagogies actives. Donne peu de devoirs à la maison. Ils mettront moins le nez dans les cahiers… – Les parents hyper cools Ils pensent que l’école est castratrice et que tu incarnes les contraintes. Si tu les informe de problèmes de bavardages ou d’agitation, ils ne te soutiendront pas forcément et penseront que tu es trop dans le contrôle. Ils se montreront aimables devant toi mais seront permissifs à l’arrière ce qui revient à saboter ta démarche… Ne les informe pas régulièrement de tous les dérapages de leurs petits. Cela pourrait être contre-productif. – Les parents usurpateurs Ils vampirisent leurs enfants. Ils se précipitent sur le cartable le soir, font l’inventaire de ce qu’il y a à faire et le font à leur place ! Ils collent les feuilles qui trainent au bon endroit, colorient les dessins du cahier de poésie, font les exercices et demandent juste à leurs enfants de les recopier. Ils éliminent méticuleusement tous les obstacles entre l’école et leurs enfants… Bref, n’évalue que les travaux faits en classe. Si tu donnes des exposés, fais-les préparer pendant le temps de classe et ne donne rien à compléter à la maison. Sinon tu évalueras le travail… des parents ! – Les parents élitistes Il faut que cela bosse ! Et dur. Ces parents-là aiment les classements, les notes, les évaluations régulières. Ils adorent les comparaisons. Ce sont des performeurs ! Donne des évaluations régulières. Pas par période. Avec des révisions de toutes les traces écrites. Cela leur donnera de la matière. Ne mets pas de notes et évalue par compétences. – Les parents précepteurs Attention, ceux-là savent tout mieux que toi. Ils rejouent le match à la maison le soir. Ils refont les leçons, alimentent avec des documents supplémentaires, donnent des exercices supplémentaires, font refaire quand ce n’est pas assez propre etc. Ils peuvent être très pénibles en réunion de rentrée. Bref, ils font tout mieux que toi ! Prépare soigneusement toutes tes interventions orales en réunion ! Pense à leur préciser lorsque tu les rencontres, tout ce que tu fais en classe et qui ne se voit pas dans les cahiers. – Les parents autoritaires Ils ne vont pas être copains avec les hyper-cools. Rigueur, discipline, exigence sont leurs mots préférés. Ils sont ton meilleur soutien quand tu te plains du manque de travail ou d’implication de leur enfant. Mais attention… Ne sois pas trop dur(e) avec tes élèves. Prends-les comme ils sont et aident les à avancer. L’élève idéal n’existe que dans la tête de ces parents et des profs. Aie la main légère sur les devoirs sous peine de faire de la vie de certains de tes élèves un enfer. Valorise toujours les progrès quand tu rencontres ce type de parent. – Les parents harceleurs Et

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Se questionner pour avancer….Nous questionner pour avancer encore plus vite !

Tu débutes et c’est souvent synonyme de « tu galères ». Pourquoi ça foire ? Pourquoi tes élèves sont agités ? Pourquoi cette séance de 45 minutes a finalement duré 1H30 (et 1h30 de souffrances pour tout le monde !) ? Pourquoi ils n’ont rien compris à ce que tu attendais d’eux ? Autant de questions que tu te poses ou que peut-être tu n’as pas le temps de te poser. Parce que l’ennemi public n°1 quand on débute, c’est le temps. Là je t’imagine, cernes sous les yeux, cheveux hirsutes, en train de hurler que tu n’as pas le temps de te poser des questions et que tu aimerais bien déjà avoir le temps de dormir et de vivre un peu !!! Alors nous, les Sandrine, on a envie de t’aider un peu, parce que nous aussi, ces moments-là, on les a vécus. Alors lundi soir on fait le show ! Bon ça sera moins sympa qu’un concert de Imagine Dragons, moins époustouflant qu’un spectacle de voltige, mais on sera là, rien que pour toi. Viens nous rencontrer sur Instagram, sur notre compte @schooldrive.fr, on t’attend sans faute à 19H. Une heure pour répondre à tes questions, les plus pertinentes et les plus impertinentes aussi, les plus réfléchies et les plus spontanées, devant un mojito (19h c’est l’heure de l’apéro !) ou un café. Une heure pour te répondre, te rassurer, t’écouter. Et te donner nos conseils, te partager notre expérience. Si tu as déjà des questions en tête, laisse-les en commentaire, on y répondra lundi soir. Si tu n’es pas dispo lundi, tu pourras toujours retrouver le live en replay sur notre insta (n’oublie pas de t’abonner). En tous cas on espère te rencontrer, car on va pas se faire belles pour rien (et crois-moi, passé un certain âge, ça prend du temps). Les Sandrine.

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Comment gérer et choisir les rituels en maternelle et élémentaire ?

Tu es en maternelle ou en élémentaire, tu es donc confronté aux rituels. Je t’encourage à lire tout l’article, y compris la partie maternelle si tu es en élémentaire, et inversement. Car la logique est la même mais les exemples différents pourront te parler et te donner davantage de réponses. Alors prends quelques minutes de ton temps en lisant cet article pour gagner en efficacité sur une année entière ! Elle est pas belle la vie ? En maternelle Tu as peut-être pu observer un début de journée en maternelle. Tous les enfants sont au coin regroupement. C’est l’heure des rituels. Ok rituel, c’est facile. Ça c’est ce que tu crois. Et comme tout le monde le fait, tu fais comme tout le monde. Et te voilà à préparer étiquettes et affichages : les incontournables étiquettes-prénoms, les images pour la météo, le classique calendrier pour la date, une bande numérique….Mais est-ce pareil pour tous les niveaux de maternelle ? Qu’est-ce que les élèves apprennent ? Là ça se complique… Rembobinons le film pour pas se mélanger les pinceaux ! D’abord tu n’oublies pas l’essentiel : un rituel c’est un moment d’apprentissage, il y a donc forcément un objectif. J’en profite pour te poser la première question qui tue. La date en toute petite section, ça a du sens ? Vraiment ? La même bande numérique pour tous les niveaux, c’est logique ? Je sens que tu vois où je veux en venir….Et oui, la première règle des rituels c’est qu’ils soient adaptés au niveau de classe. C’est la base de la base. Adaptés et utiles. Ils doivent servir à quelque chose, ces rituels. A quoi ça sert ? A rassurer, à donner confiance, à se repérer dans le temps, à oser s’exprimer dans un groupe, à écouter, à rebrasser des connaissances…Et oui, tout ça tout ça. Ce qu’il faut éviter c’est un moment de rituels trop long, un moment trop répétitif qui dure toute l’année sans évoluer et surtout un moment où la majorité des élèves sont passifs : celui qui « fait la date » et ceux qui écoutent dorment, mettent le bazar…Tous ces rituels doivent avoir du sens, ils se construisent.  Reprenons l’exemple de la bande numérique. Certes, c’est un outil, mais c’est un outil qui se construit avec les élèves, petit à petit. Pour que la bande numérique devienne réellement un outil, il faut d’abord travailler sur la construction du nombre, en proposant de nombreuses petites activités et jeux (à faire en atelier, en rituel et toute la journée en profitant des situations de classe !) sur les quantités, les décompositions, la comparaison…Alors maintenant repose-toi ces questions : Une bande numérique a-t-elle sa place en petite section ? Une écriture chiffrée correspondant aux collections travaillées (2 escargots, 2 doigts de la main…) n’a-t-elle pas plus de sens ? Savoir qu’on est le 13 du mois d’octobre a-t-il un intérêt pour des enfants de 3 ans ? On proposera cette bande numérique aux MS au fur et à mesure de leurs connaissances, puis au moins jusqu’à 30 pour les GS. Les rituels en élémentaire : même combat !  Cher(e) professeur de maternelle, ne pense pas que tu sois le seul dans cette profusion de rituels. En élémentaire aussi on fait des rituels. Qui ne connait pas « chaque jour compte ????? ». Et oui, il y a souvent des rituels le matin, des rituels en langues, des rituels en début et en fin de séance, des rituels de correction, des rituels d’écriture, des rituels une fois par semaine… Donc tu vois, pas de jaloux ! Ça ne manque pas non plus en élémentaire ! Qu’est-ce que tu vises ? Tu veux donner des habitudes de travail, faire acquérir des stratégies, donner plus de confiance, construire et stabiliser des connaissances…Ces rituels se construisent séance après séance, parce qu’ils doivent durer dans le temps pour que la confiance s’installe, mais quitte à me répéter ils doivent aussi évoluer ! Alors toi aussi enseignant en élémentaire, tu as droit à la question qui tue : qu’apporte un rituel écrit individuel avec un correction collective faite par l’enseignant ?  Un rituel peut-être le signe d’un commencement de séance, un moment de transition… : un temps de relaxation au retour des récréations, une poésie déclamée chaque semaine, un chant en anglais pour annoncer le passage à l’utilisation d’une autre langue…. Un rituel est un véritable moment d’apprentissage : la même activité peut être proposée tout au long de l’année mais doit évoluer dans ses modalités, son accompagnement. On doit pouvoir mesurer les progrès des élèves. Tu as entendu parler des plans de travail, cela peut être fait tous les jours pendant 30 minutes : voilà donc un rituel. C’est efficace si ce plan de travail est adapté aux apprentissages du moment (il doit donc être revu toutes les 2 ou 3 semaines), si l’enseignant est présent et passe d’élève en élève pour verbaliser, guider, expliquer, valoriser, évaluer de façon positive…Le rituel du plan de travail en double-niveau avec des élèves autonomes pendant des heures sans étayage, sans présence de l’enseignant, avec des autocorrections, c’est bien pour qui, hein ??? Bien sûr on peut le faire, mais tous ces moments sont efficaces si et seulement si, par ta posture, par ta présence, par tes gestes professionnels, tu les as rendu efficaces. Parce que tu es là pour enseigner, pour proposer des situations qui permettront à tes élèves de progresser. Alors prends du plaisir à proposer des rituels sympas, variés, réfléchis, adaptés….Tes élèves prendront du plaisir aussi et surtout ils apprendront.  Maternelle ou élémentaire, tu vas trouver plein d’exemples de rituels sur les blogs. Choisis-les en gardant en tête qu’ils doivent évoluer, choisis-les en fonction de tes progressions, choisis-les parce que tu les as analysés et que tu sais qu’ils vont servir à tes élèves pour de vrai.

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Comment éviter de perdre sa vie en corrections , tout en gardant l’attention de ses élèves ?

Les cahiers… Les piles de cahiers à l’école élémentaire. La pile bleue, la jaune, la verte, la rouge etc. Qui s’entassent sur ton bureau. Qui s’écroulent parfois. Si tu as une classe de CM1 ou de CM2, je pense que tu vois ce dont je parle… C’est le cauchemar de tous les professeurs des écoles. Certains ne viendront jamais en cycle 3 pour cette raison. Tu sens bien que ces corrections mangent tout ton temps, et qu’une fois terminés les rendez-vous avec les parents, il ne te reste plus assez d’énergie pour faire ce que tu préfères : imaginer une belle séance de classe ! Tu voudrais éviter ça mais tu n’arrives pas à lâcher-prise car la correction des cahiers te donne la garantie que tes petits élèves ont bien travaillé, qu’ils vont pouvoir montrer tout cela à leurs parents. N’oublions pas qu’en élémentaire les parents signent les cahiers régulièrement. Ces corrections sont donc la preuve d’un travail fait et bien fait. Une chose que tu sais : donner beaucoup de travail écrit rend les élèves actifs et les classes « écrivantes » (désolée pour cette petite invention pédagogique) sont au travail. Donc calmes. Les élèves y sont sages. Alors pas facile de lâcher ça. Surtout si tu enseignes dans des milieux favorisés où cela compte d’avoir des cahiers bien remplis… Alors, comment garder ton degré d’exigence et ne pas y laisser ton énergie ? Car c’est de cela qu’il s’agit. Continuer à demander à tes élèves de s’investir à fond dans la classe tout en gagnant du temps pour toi. Bref, ne plus faire des semaines de 50 heures. Cependant, tu as raison d’être exigent(e) sur la quantité d’écrits à donner aux élèves. Les élèves qui ont travaillé essentiellement sur photocopies, sur ardoise, sur brouillons et qui ne sont pas assez entrainés en rédigeant les contenus des exercices sur les cahiers du jour ou qui n’ont pas assez copié de traces écrites sur les autres cahiers s’en sortiront moins bien au collège. Cependant, il faut savoir doser et surtout s’appuyer sur des stratégies pédagogiques qui profiteront à tes élèves car elles les rendront plus autonomes et responsables. Et par ricochet, t’épuiseront moins. Dans quel ordre prendre les choses ? 1) Se dire qu’il existe des façons de procéder tout aussi efficaces que le fait de donner beaucoup de travail écrit dans les cahiers 2) Accepter de lâcher-prise. Tu ne peux et tu ne dois pas tout contrôler ! 3) Être convaincu(e) que les échanges verbaux entre pairs font progresser aussi vite que des tonnes d’écrits 4) Garder une place importante pour les exercices écrits sur les cahiers du jour 5) Corriger, mais en fin de parcours (pas tous les jours !) 6) Faire de la correction collective un moment de recherche 7) Miser sur l’autonomie de travail plus que sur la quantité d’écrits à produire Un exemple concret ? La recherche en groupe qui dédramatise l’erreur Tu viens de faire une leçon sur l’attribut du sujet. Imaginons qu’il s’agit d’une classe de CM2. Et tu voudrais bien voir ce qu’ils ont compris de tout cela en donnant une série d’exercices. Ça en fait pas mal. Il faudrait s’assurer qu’ils savent reconnaître un attribut dans une phrase, dans un texte, qu’ils ne confondent pas avec un COD, qu’ils l’accordent correctement… Aie, Aie ! Que de travail de correction en vue. Après avoir fait rappeler les règles sur cette leçon, propose un exercice sur « accorder l’attribut du sujet ». Propose un temps de réflexion au brouillon en individuel pendant 5 minutes. Puis demande-leur par binôme ou triplette de faire ensemble l’exercice avec tous les outils de la classe à portée de main pendant 15 minutes. Les traces écrites du cahier de références par exemple. C’est l’occasion de leur montrer que cet outil de classe en est vraiment un. Qu’ils s’en servent comme d’une ressource. Utile et pas seulement rébarbatif. Et pendant le quart d’heure restant, laisse-les recopier leur travail sur les cahiers du jour ou d’exercices. Beaucoup d’erreurs devraient avoir disparu. Surtout remets la mise en commun à plus tard. Le temps pour toi de corriger les cahiers. Que de temps gagné par rapport à tes corrections habituelles. Mets une croix au début de la ligne mais surtout ne corrige pas toi-même. Classe tes cahiers en fonction des erreurs commises. Repère qui il te faudra interroger en priorité le lendemain et surtout prépare ton questionnement pour l’aider à arriver à la solution. Bâtis ton questionnement sur l’erreur qui revient le plus souvent, sur l’erreur à laquelle il faut absolument tordre le cou… La mise en commun qui donne corps à la leçon apprise Voilà. Tout est prêt pour une mise en commun riche et organisée. 100% efficace. Grâce à sa focalisation sur les principales erreurs des élèves. Tu n’as plus qu’à leur demander toute leur attention, de laisser les cahiers dans les casiers. Et oui, ils vont devoir écouter car ils corrigeront en vert ensuite. Une fois que tu auras tout effacé du tableau ! Affiche des erreurs au tableau. Sans dire qui s’est trompé. Laisse de côté ce qui aura été réussi. Lance le débat : pas juste pourquoi ? Et interroge certains que tu as repérés et dont tu sais que l’attention doit être à son plus haut niveau, puisqu’ils se sont trompés ! Encore une autre organisation ? Les ateliers tournants avec plan de travail Crée des pôles de travail, des ateliers dans lequel tu mises sur l’autonomie et la rotation pour garder l’attention constante. Programme cela en fin de séquence. Ce sera une session de révision générale. Différent du cours magistral avec ses tables en autobus, place tes bureaux d’élèves face à face pour créer au moins 6 pôles de travail. Les groupes (hétérogènes) y travaillent 10 minutes avant de passer à l’atelier suivant. Une sonnerie retentira quand il faudra procéder à une rotation. L’auto-correction comme moyen d’apprentissage Prends un atelier en charge : celui qui est le plus difficile ou qui demande le plus

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Comment faire d’une dictée un réel moment d’apprentissage ?

La dictée… En voilà un exercice qui a traumatisé des générations entières d’écoliers français. Que de crises de nerfs pour parvenir à retenir des mots tordus par une orthographe irrégulière. Que de souffrance pour mémoriser des règles de syntaxe alambiquées. Que de cauchemars à l’idée de devoir annoncer à ses parents un zéro de plus ou une mauvaise note. Et puis se faire gronder et punir. Que d’incompréhensions alors qu’on se sait intelligent face à une école qui se contentait d’évaluer et qui répétait qu’il suffisait d’apprendre ses leçons ! Que de déceptions dans les yeux des parents face à un cahier tendu sur lequel on ne voit plus que le rouge du stylo de l’enseignant(e). Tu crois que ces temps sont révolus ? Il semblerait bien que non. Visiblement nos petits écoliers sont encore phobiques de cet exercice. Mais pourquoi ont-ils encore si peur ? En fait, cet exercice est particulier. Il a un poids symbolique lourd. Ne pas avoir une bonne orthographe est un handicap social réel et tous, nous intégrons très tôt qu’écrire avec des fautes est une tare. D’ailleurs on parle de « fautes ». Fauter c’est grave. Répréhensible même. La barre est donc placée très haut et, au final, la pression est bien présente. Mais ce n’est pas terminé… La dictée est un exercice atypique qui convoque plusieurs sens à la fois et oblige à une grande concentration. Il faut savoir écouter l’enseignant(e) qui dicte mais il faut bien entendre aussi. Entendre la prononciation qui donne des indications. Ces liaisons qui disent certains accords par exemple. Il faut comprendre le texte. Si l’enfant ne comprend pas, il va avoir du mal à se concentrer sur son écriture. Il faut ensuite convertir l’audio en visuel. Mais là les enfants sont encore très inégaux. Il y a ceux qui écrivent mal mais suivent le rythme et aussi ces scripteurs lents (et pourtant assez bons en orthographe) mais qui lâchent en raison d’un manque de fluidité du stylo et d’une crispation de la main… Écrire dans les temps ! L’horreur pour certains… Et évidemment il y a tous ceux qui ont de réelles difficultés. Que de déceptions pour les professeur(e)s face à ces piètres rendus. Alors comment casser la chaine du malheur et faire de cet exercice un réel apprentissage ? En ne laissant plus les élèves seuls face à leur cahier, en les épaulant mais surtout en misant sur l’entraide et le tutorat. En inventant une routine avec une recherche active et un adulte qui sait se mettre en retrait pour laisser s’exprimer les élèves sur ce qu’ils savent déjà. Peut-être aussi en évaluant de façon positive en signalant les progrès plus que les erreurs. Voici une proposition pour que la mayonnaise prenne. A renouveler le plus souvent possible si tu veux que tes élèves deviennent des champions de l’orthographe ! Les ingrédients – Une dictée du niveau de sa classe (assez courte !) – Une dictée logique au regard de ta progression de classe en grammaire et vocabulaire – Des feuilles de brouillon – Des affiches – Une feuille pour le jet final – Des dictionnaires, les cahiers de références, les affichages… La recette 1) Mets une bonne dose de challenge Hourras et bravos pour le groupe qui aura écrit la dictée sans se tromper ! 2) Rajoute une pincée d’explicitation : 5 minutes Hourra et bravo à l’enseignant(e) qui rend claires ses démarches ! Présente le planning de travail à la classe avec toutes les étapes de la séance Fais une affiche-planning que tu affiches à chaque fois que tu travailles une dictée 3) Commence à travailler la pâte : 5 minutes Hourra et bravo à la maîtresse et au maître qui ont compris qu’il faut toujours travailler en individuel avant de travailler en groupes Dicte le texte à tes élèves Fais travailler chaque élève sur son brouillon Un petit tuyau : enregistre-toi en format MP3 en train de dicter le texte. Avec des tablettes et un casque audio, les plus lents, les plus perfectionnistes peuvent tout écrire sans que tu aies à répéter ! 4) Laisse mijoter à feu doux : 15 minutes Les groupes trouvent la bonne orthographe du texte par le débat et la discussion. Circule pour t’assurer qu’ils travaillent tous et donnent un petit coup de main à l’occasion. Mais petit ! Laisse-leur les outils de classe à disposition (dictionnaires, cahier de références, manuels de grammaire, affichages références…) Petite astuce pour plus tard : Que dirais-tu de coller côte à côte le jet de départ de l’élève à celui d’arrivée ? Que de progrès à souligner. Que de chemin parcouru ! Que de hourras et bravos à donner ! 5) Enfourner Fais recopier la dictée de chaque groupe sur une affiche Colle le tout au tableau Surtout laisse reposer : au moins 24 heures. Tu y reviendras plus tard. 6) Servir tiède (15 minutes) Déclare les débats ouverts ! Fais discuter chaque groupe sur les choix qu’il a fait et conduis-les à comprendre d’où viennent les choix des autres. Recours aux règles apprises, aux affichages références, aux dictionnaires. A tout ce qui donne une preuve. 7) Ne pas hésiter à se resservir (15 minutes) Demande à chacun de recopier le texte bien orthographié dans son cahier de français en soignant sa graphie et sa présentation. C’est une autre étape de la mémorisation. Colle une version numérique juste au-dessous (pour le revoir à la maison au propre et sans aucune erreur) Au fait, ne parle plus de fautes d’orthographe mais d’erreurs. Tout de suite, c’est plus léger. Et rappelle-toi : « l’erreur est un outil pour enseigner » (Jean Pierre Astolfi) Plus de conseils sur notre kit !

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Mais que dois-je faire quand ils n’écoutent rien ???

Plutôt que de crier, de te désespérer ou pire de pleurer, teste ces petites astuces… Parfois ça sera insuffisant, parfois il restera un récalcitrant, mais souvent ça marchera ! Car tu l’as bien compris, crier ne sert à rien…Et ça peut même générer…plus de bruit, plus de cris, plus d’agitation ! – Tu es en maternelle, il est l’heure de ranger…Mais tout le monde s’en fiche ! Tu as beau t’égosiller, ils continuent tranquillement à jouer, sans te jeter le moindre regard, comme si tu n’existais pas. De toutes façons ils font tellement de bruit qu’ils ne t’entendent pas. Respire un grand coup ! Fais du rangement un jeu ! Montre l’exemple, demande-leur de l’aide, valorise-les en les félicitant, organise des petits défis (la table la plus rapidement rangée par exemple) et fais participer tout le monde ! Gère leur frustration en disant qu’ils pourront finir plus tard. Accepte que ce ne soit pas parfait, accepte que certains ne rangent pas, tout ça s’apprend, et le secret de la maternelle c’est de prendre le temps. – C’est l’heure du moment collectif au coin regroupement. Et c’est reparti ! Quelques enfants ne veulent pas venir s’asseoir ! Et te voilà en train de supplier, de répéter, et peut-être un petit peu de t’énerver…Tu te lèves, tu vas chercher le/la petit(e) qui a décidé de te faire tourner en bourrique. Mais rien, aucun effet, il/elle semble scotché(e) au sol. Tu le/la prends par le bras, et comment est-ce possible ? Comment un si jeune enfant est-il capable de déployer une telle force ?? Tu es coincé(e), tu ne vas tout de même pas risquer de faire pleurer ton élève et encore moins de lui arracher un bras ! Au lieu de t’acharner sur cet élève – je te rappelle que tous les autres sont assis, que tu ne les regardes pas et qu’ils s’ennuient. Je te rappelle aussi qu’ils ont plein d’imagination quand ils s’ennuient. D’ailleurs, y’a pas un peu d’agitation tout d’un coup au coin regroupement ? – donc au lieu de t’acharner et de perdre lamentablement face à un petit bout au caractère déjà bien affirmé, va t’asseoir au coin regroupement avec les autres et ne t’occupe plus de lui. Raconte une histoire à voix basse, la curiosité et la frustration devraient vite ramener le petit rebelle sur les bancs. Bon ok, parfois le rebelle est coriace, il faudra peut-être insister davantage et s’armer de patience, mais essaye, souvent c’est incroyablement efficace. – Ils sont enfin assis, les gouttes de sueur perlent sur ton front. Tu tentes de te souvenir pourquoi tu rêvais tellement de faire ce métier. Parce que là en ce moment, ils s’agitent, se tapent, se disputent, rigolent, se tirent la langue ou les cheveux, pleurent, se lèvent, changent de place, se mettent à plat ventre par terre et commencent à ramper entre les jambes des copains qui commencent à hurler à leur tour. Tu crois qu’on est en plein délire ? Bon ok ça n’arrive pas toujours, mais tout ça est fort possible ! Tu veux dire quelque chose mais tu vois bien que c’est peine perdue. Encore une fois tu n’existes plus. Tu élèves la voix ? Ils ne s’entendent plus, alors ils parlent encore plus fort ! Tu dois capter leur attention, coûte que coûte. Sors un sac au trésor, approche-toi de quelques-uns et dis-leur que tu as apporté une surprise, ou mets de la musique et commence à chanter, ou encore fais des percussions corporelles…intrigués, certains t’observeront, t’imiteront et ça fera boule de neige…en quelques secondes tu auras tes élèves avec toi. Profites-en pour placer un petit rituel : combien en faut-il quand on est sur les bancs ? Il en faut 5 (doigts). Et on compte : 1 pour être assis correctement, 2 pour avoir tous les yeux, 3 pour avoir toutes les oreilles grandes ouvertes, 4 pour avoir toutes les bouches fermées, 5 pour avoir les mains posées sur ses genoux. Prêts à écouter ? – C’est l’heure de la salle de motricité. Panique à bord ! Et s’ils couraient comme des fous dans le couloir ? Et s’ils faisaient beaucoup de bruit sans t’obéir ? Et s’ils n’écoutaient rien en arrivant dans cette grande salle ? Ça te rappelle quelque chose ? Alors laisse tomber les remontrances inutiles. Imagine un déplacement silencieux dans le couloir : propose aux enfants de jouer aux espions, il ne faut pas se faire repérer, silence total et sur la pointe des pieds. La prochaine fois ce sera « les petites souris qui doivent être invisibles à cause du gros chat »…Fais-en des tonnes, ça marche. Dans la salle de motricité ? C’est grand, ça résonne, là encore si tu forces sur tes cordes vocales pour avoir le silence, c’est raté d’avance. Essaye d’aller t’asseoir par terre au milieu de la pièce, sans rien dire. En quelques minutes tu auras une flopée de petits poussins collés à toi prêts à t’écouter. Car…. – Une consigne ne se passe jamais dans le bruit. Jamais. Quel que soit l’âge. Ne parle pas en couvrant les voix de tes élèves. Au contraire, parle tout doucement pour qu’ils soient obligés de se taire pour écouter. J’ai aussi vu des enseignants allumer la lumière, ça détourne leur attention et ça marche. La petite musique de relaxation aussi. – Enfin, n’oublie jamais : tout cela se travaille, c’est parce que tu vas travailler ces règles avec eux, parce que tu vas les féliciter pour leur comportement que ça s’améliorera. C’est parce que tu vas apprendre à les observer, à reconnaître le moment où ça peut dégénérer, que tu pourras désamorcer la crise, en changeant d’activité, en proposant un moment musical, une petite relaxation ou tout simplement un tour dehors. Ne te décourage pas, c’est normal au début d’être désarmé face à un groupe d’enfants (demande aux parents s’ils arrivent toujours à gérer leurs 2 enfants ? Non, bien sûr. Toi tu dois en gérer 20, 25 ou même 30. En

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Comment motiver tes élèves tout au long de l’année ? Conseils et astuces.

Tu viens de découvrir tes élèves et tu essayes de te souvenir de leur prénom et de faire connaissance. Tu as déjà quelques renseignements (niveau, comportement, spécificité) le tout assorti de quelques recommandations bien utiles pour démarrer sereinement. Ne pas mettre X à côté de Y, bavard(e) invétéré(e), désordonné(e)… Évidemment tu te projettes et tu te questionnes sur ta capacité à emporter ton groupe vers le savoir, à enrôler les élèves, à les motiver. Est-ce qu’il existe des techniques ou des stratégies voire des dispositifs qui captent l’attention des élèves et garantissent la motivation tout au long de l’année ? L’ennui, le manque de sens et de bienveillance du professeur et/ou du groupe sont les principaux freins à la motivation. Voici quelques conseils pour les éviter. Au passage tu gagneras tout un tas de bons conseils pour gérer ta classe. Pas mal, non ? A. Déculpabilise ! Tu débutes et tu as du mal à poser ton autorité. Pour couronner le tout, tu culpabilises quand tu vois tes élèves s’agiter sur leurs chaises ou faire autre chose que ce que tu as demandé. Certains baillent et cela te retourne le cœur quand tu penses au temps passé à préparer ta séance. Première étape : dis-toi que ce n’est pas de ta faute ! Ils se sont peut-être couchés tard, ont sûrement une vie un peu trépidante à la maison, des soucis, fais du sport intensif la veille au soir… Deuxième étape : positive ! Dis-toi aussi que tes erreurs t’apprendront énormément pour le reste de ta carrière. Finalement, c’est de l’autoformation. Ta classe est ton labo et tu testes ! B. Joue sur la motivation intérieure Un(e) élève est motivé(e) par les apprentissages scolaires pour au moins deux raisons. Soit il/elle puise dans sa motivation extérieure soit dans sa motivation intérieure. Elle/Il peut évidemment mélanger les deux ce qui garantit une harmonie. Beaucoup d’élèves issus des milieux favorisés réussissent à l’école grâce à la conjugaison de ces deux motivations. Mais rien de tel que la motivation intérieure pour rester focus sur un projet. C’est là que tu concentreras tes efforts car tu n’as quasiment aucun levier pour t’appuyer sur celle qui provient de l’extérieur. Pour faire la distinction entre les deux, voici quelques précisions. La motivation extérieure ou extrinsèque provient de l’Autre : les parents, l’Institution, la société. Elle pousse l’individu à agir pour le résultat de son action et non pour le plaisir de réussir l’action elle-même. C’est le cas typique de l’enfant qui travaille pour avoir une bonne note. En gros, tes élèves sont motivés pour faire plaisir à leurs parents, pour te faire plaisir, pour réussir dans la vie même s’ils ne savent pas trop ce que cela veut dire à leur âge, pour avoir des diplômes et choisir un bon métier plus tard… C’est une motivation importante car elle fixe un cap et elle te donne des alliés. Si tu t’appuies sur elle et uniquement sur elle, tu devras mettre en place un système de récompenses, de félicitations et de punitions pour garder ton groupe motivé. Mais tu n’auras pas planté la petite graine qui fait que ta classe aura envie de progresser juste pour le plaisir de progresser ! En outre, si tes parents sont issus de milieux défavorisés, s’ils ne parlent pas le français, s’ils ont des problèmes personnels, s’ils portent un discours anti-école à la maison, leur enfant ne puisera pas dans cette source de motivation. Elle/Il sera en panne d’envie scolaire. Et le risque des déviances est là : agitation, refus, repli, inattention, décrochage… La motivation intérieure ou intrinsèque se fonde sur la fierté de bien faire et le plaisir d’apprendre. C’est elle qui marche le mieux avec de enfants jeunes. Pour la déclencher, mets en place des activités qui ont du sens, travaille en projets, sois bienveillante, accepte la coopération entre eux et fais progresser chacun à son niveau. Ne demande pas la même chose à tout le monde! C. Donne du sens aux activités La difficulté à rester attentif nuit à la motivation. Les moments où les élèves attendent patiemment que l’enseignant(e) ait fini de parler pour lever le doigt et faire quelque chose nuisent à l’attention. Et de fait démotive les troupes. Pour capter l’attention, propose des ateliers, des situations de recherche, des travaux de groupes. Les élèves se concerteront, échangeront, s’entraideront. Ils pourront bouger pour manipuler et parler entre eux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de moments « magistraux » ou « frontaux » mais comme ils seront présents à bon escient, tu seras mieux écouté(e). Ici tu privilégies l’activité de l’élève et non la tienne ! Voici un lien qui résume cette pensée : https://pedagotheque.enpc.fr/2016/05/04/quest-ce-que-la-pedagogie-active/ D. Capte l’attention ! Pour capter l’attention, joue sur le rythme des séances : pense sans arrêt que toute séance ne dure pas plus de 30 minutes chez les plus jeunes et grand maximum 45 chez les plus grands. Au-delà tu perds l’attention et donc… la motivation ! Prévois pour chaque séance un temps individuel, un temps collectif, un moment de recherche, un feed-back. Autre levier efficace : le jeu. A condition qu’il ne cache pas l’objectif de l’apprentissage. Mets donc en place des ateliers ludiques. Pense à alterner moments de recherche et ludiques avec retour au calme et travail sur les cahiers. Les élèves ont besoin de poser à l’écrit ce qu’ils ont appris et sont toujours fiers de conserver une trace de leurs savoirs acquis. E. Instaure un climat de confiance – Encourage tes élèves à tout essayer Le monde de demain est plein d’imprévus. Le numérique a tout révolutionné et bien malin qui pourra dire l’avenir d’un élève désormais. Encourage les élèves à essayer, à tâtonner, à recommencer et à sortir vainqueur des situations-problèmes. Lance-leur des défis ! – Encourage tes élèves à collaborer et à s’entraider Sors du traditionnel exercice sur cahier pour vérifier si tout est compris, corrigé par le prof et collectivement le lendemain. Avec appréciation sur le cahier. Laisse tes

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