Comment gérer et choisir les rituels en maternelle et élémentaire ?

Tu es en maternelle ou en élémentaire, tu es donc confronté aux rituels. Je t’encourage à lire tout l’article, y compris la partie maternelle si tu es en élémentaire, et inversement. Car la logique est la même mais les exemples différents pourront te parler et te donner davantage de réponses. Alors prends quelques minutes de ton temps en lisant cet article pour gagner en efficacité sur une année entière ! Elle est pas belle la vie ?

En maternelle

Tu as peut-être pu observer un début de journée en maternelle. Tous les enfants sont au coin regroupement. C’est l’heure des rituels. Ok rituel, c’est facile. Ça c’est ce que tu crois. Et comme tout le monde le fait, tu fais comme tout le monde. Et te voilà à préparer étiquettes et affichages : les incontournables étiquettes-prénoms, les images pour la météo, le classique calendrier pour la date, une bande numérique….Mais est-ce pareil pour tous les niveaux de maternelle ? Qu’est-ce que les élèves apprennent ? Là ça se complique…

Rembobinons le film pour pas se mélanger les pinceaux !

D’abord tu n’oublies pas l’essentiel : un rituel c’est un moment d’apprentissage, il y a donc forcément un objectif. J’en profite pour te poser la première question qui tue. La date en toute petite section, ça a du sens ? Vraiment ? La même bande numérique pour tous les niveaux, c’est logique ? Je sens que tu vois où je veux en venir….Et oui, la première règle des rituels c’est qu’ils soient adaptés au niveau de classe. C’est la base de la base. Adaptés et utiles. Ils doivent servir à quelque chose, ces rituels. A quoi ça sert ? A rassurer, à donner confiance, à se repérer dans le temps, à oser s’exprimer dans un groupe, à écouter, à rebrasser des connaissances…Et oui, tout ça tout ça.

Ce qu’il faut éviter c’est un moment de rituels trop long, un moment trop répétitif qui dure toute l’année sans évoluer et surtout un moment où la majorité des élèves sont passifs : celui qui « fait la date » et ceux qui écoutent dorment, mettent le bazar…Tous ces rituels doivent avoir du sens, ils se construisent. 

Reprenons l’exemple de la bande numérique. Certes, c’est un outil, mais c’est un outil qui se construit avec les élèves, petit à petit. Pour que la bande numérique devienne réellement un outil, il faut d’abord travailler sur la construction du nombre, en proposant de nombreuses petites activités et jeux (à faire en atelier, en rituel et toute la journée en profitant des situations de classe !) sur les quantités, les décompositions, la comparaison…Alors maintenant repose-toi ces questions : Une bande numérique a-t-elle sa place en petite section ? Une écriture chiffrée correspondant aux collections travaillées (2 escargots, 2 doigts de la main…) n’a-t-elle pas plus de sens ? Savoir qu’on est le 13 du mois d’octobre a-t-il un intérêt pour des enfants de 3 ans ? On proposera cette bande numérique aux MS au fur et à mesure de leurs connaissances, puis au moins jusqu’à 30 pour les GS.

Les rituels en élémentaire : même combat ! 

Cher(e) professeur de maternelle, ne pense pas que tu sois le seul dans cette profusion de rituels. En élémentaire aussi on fait des rituels. Qui ne connait pas « chaque jour compte ????? ». Et oui, il y a souvent des rituels le matin, des rituels en langues, des rituels en début et en fin de séance, des rituels de correction, des rituels d’écriture, des rituels une fois par semaine… Donc tu vois, pas de jaloux ! Ça ne manque pas non plus en élémentaire ! Qu’est-ce que tu vises ? Tu veux donner des habitudes de travail, faire acquérir des stratégies, donner plus de confiance, construire et stabiliser des connaissances…Ces rituels se construisent séance après séance, parce qu’ils doivent durer dans le temps pour que la confiance s’installe, mais quitte à me répéter ils doivent aussi évoluer ! Alors toi aussi enseignant en élémentaire, tu as droit à la question qui tue : qu’apporte un rituel écrit individuel avec un correction collective faite par l’enseignant ? 

Un rituel peut-être le signe d’un commencement de séance, un moment de transition… : un temps de relaxation au retour des récréations, une poésie déclamée chaque semaine, un chant en anglais pour annoncer le passage à l’utilisation d’une autre langue….

Un rituel est un véritable moment d’apprentissage : la même activité peut être proposée tout au long de l’année mais doit évoluer dans ses modalités, son accompagnement. On doit pouvoir mesurer les progrès des élèves. Tu as entendu parler des plans de travail, cela peut être fait tous les jours pendant 30 minutes : voilà donc un rituel. C’est efficace si ce plan de travail est adapté aux apprentissages du moment (il doit donc être revu toutes les 2 ou 3 semaines), si l’enseignant est présent et passe d’élève en élève pour verbaliser, guider, expliquer, valoriser, évaluer de façon positive…Le rituel du plan de travail en double-niveau avec des élèves autonomes pendant des heures sans étayage, sans présence de l’enseignant, avec des autocorrections, c’est bien pour qui, hein ??? Bien sûr on peut le faire, mais tous ces moments sont efficaces si et seulement si, par ta posture, par ta présence, par tes gestes professionnels, tu les as rendu efficaces. Parce que tu es là pour enseigner, pour proposer des situations qui permettront à tes élèves de progresser. Alors prends du plaisir à proposer des rituels sympas, variés, réfléchis, adaptés….Tes élèves prendront du plaisir aussi et surtout ils apprendront. 

Maternelle ou élémentaire, tu vas trouver plein d’exemples de rituels sur les blogs. Choisis-les en gardant en tête qu’ils doivent évoluer, choisis-les en fonction de tes progressions, choisis-les parce que tu les as analysés et que tu sais qu’ils vont servir à tes élèves pour de vrai.