février 2023

Est-ce qu’on fait des mises en commun en maternelle ?

Les temps de « correction » collective et de mise en commun semblent au premier abord concerner plutôt l’élémentaire (on ne va pas demander à des PS de sortit le stylo vert, et obtenir des temps de confrontation de leurs stratégies peut paraître ardu chez les plus jeunes). Et pourtant tu sais que faire verbaliser les stratégies c’est bien. C’est même essentiel, et peut-être justement encore plus en maternelle. Toutes ces stratégies de pensée ne sont pas livrées « all inclusive » à la naissance. Ça s’apprend, comme le reste. Tu dois accompagner tes élèves dans cet apprentissage, les aider à apprendre à penser, à réfléchir. Là tu es train de réaliser à quel point ton rôle est important. Inutile de défaillir, tu peux le faire. Easy.  Garde tout d’abord en tête qu’apprendre ce n’est pas seulement être capable de réaliser correctement des activités, c’est surtout s’approprier des savoirs, les manipuler, faire des liens. La façon la plus appropriée pour travailler cela, c’est l’oral. Les élèves en s’exprimant sur leurs choix, sur ce qu’ils vont faire, sur ce qu’ils ont fait et comment ils l’ont fait, vont pouvoir explorer les possibles, découvrir leur propre pensée et en même temps celle des autres. Ils vont pouvoir « copier » des stratégies qui fonctionnent et donc les apprendre. Ces moments à l’oral vont permettre aussi de mémoriser des savoirs en répétant, en reformulant. Ton job ? Proposer un enseignement explicite lors des ateliers et des temps de regroupement. Ne pas oublier les temps de bilan, ultra propices à l’oral. Et cerise sur le gâteau, tu peux en profiter pour observer, évaluer tes élèves, voir ce qu’il reste à travailler, ce qui a été mal compris, ce qui est réussi. Alors tu le fais quand ce temps de mise en commun ? -à la fin d’une activité individuelle ou en atelier -lors d’un bilan en regroupement, après un temps d’atelier -à la fin d’une séance de motricité, avant de revenir en classe -en différé lors d’un atelier ou d’un regroupement -en APC Tu fais ça comment ? – Tu proposes un retour sur les productions : tu montres le support (vierge ou bien un ou plusieurs exemples réalisés lors d’un atelier par quelques élèves), tu fais observer, revenir sur les actions et leur résultat, sur la consigne. Tu peux aussi montrer des photos prises pendant l’activité ou une production (une construction en légos, une peinture…). Pense aussi aux affichages, c’est le moment de les évoquer, de rappeler leur utilisation. En maternelle un support visuel est toujours plus efficace. – Par ton questionnement tu vas amener les élèves à mieux comprendre la tâche qu’il fallait réaliser, tu vas consolider les apprentissages, faire prendre conscience des erreurs. Si ce temps a lieu en collectif, cela montrera le chemin aux élèves les plus en retrait, si c’est lors d’un atelier tu pourras solliciter chaque élève de façon plus active (dans ce cas, un groupe homogène sera plus propice). – Tu conclus ce temps en profitant pour rappeler l’activité, structurer un apprentissage, dire ce qu’ils vont apprendre ensuite. A quoi tu dois faire attention ? – Certains enfants ont plus d’assurance que d’autres, ou réfléchissent plus vite. Ce sont les grands parleurs. Ils peuvent vite prendre toute la place à l’oral. Instaure un petit temps de réflexion pour tout le monde et gère la parole (demande qu’on lève le doigt, utilise un bâton de parole, demande que les plus rapides viennent te dire la réponse à l’oreille…). Le temps de réflexion permet aux plus lents d’avoir la chance de répondre. Gérer la parole permet de réguler et de solliciter davantage les plus timides. -N’oublie pas d’être très explicite de façon à donner du sens aux apprentissages. Explique clairement à tes élèves ce qu’ils vont apprendre et à quoi ça va servir. -Gère correctement ton groupe classe pendant les regroupements. Fais respecter les règles (écoute, prise de parole, attitude), demande un retour au calme (tu peux utiliser une musique, un signal sonore, une comptine, ou tout autre rituel) avant de commencer. -valorise les prises de paroles pour inciter davantage, félicite au moindre progrès. Et maintenant à toi de jouer ! Pour davantage de conseils, télécharge notre kit du débutant (inscris-toi à notre newsletter pour y accéder et ne rien rater !)

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Qu’est-ce qu’une mise en commun réussie ? Comment en finir avec la correction collective?

Lis attentivement ce qui suit mais surtout télécharge le kit du débutant !  Cet article concerne l’école élémentaire.  Souvent, tu vises trop haut pour tes élèves. Tu pêches par ambition dans le déroulé de ta séance. Tu veux tout faire en une fois. Donner une consigne de travail, lancer le travail, le réguler, le corriger, donner des exercices d’application et faire une correction collective. Et bien sûr coller dans le cahier de références le résumé à apprendre pour le cours d’après. Au final, au lieu d’avoir des séances de 40 minutes, cela dure plus d’une heure. Tes élèves s’énervent et tu es déçu(e) par leurs travaux écrits. En plus, la correction collective est un moment difficile pour les élèves. Il y a ceux qui ont tout compris et qui s’ennuient fermement, il y a ceux qui n’ont rien compris et ne savent plus où donner de la tête, il y a ceux qui n’ont fait que quelques erreurs, ne se sentent pas forcément concernés et loupent le moment où tu parles de la leur.  Il y a surtout ce stylo vert et cette obsession de « prendre la correction » …Combien d’élèves mettent un temps fou à prendre la correction et ratent des informations orales essentielles ! Haro sur la correction collective et vive la mise en commun ! Mais d’abord, c’est quoi une mise en commun ? Ce n’est pas une correction collective ! Une correction collective est un moment où toute la classe réunie écoute attentivement ce qu’il fallait répondre, souvent item par item, à un exercice. L’enseignant ou un élève désigné donne la bonne réponse. Elle est écrite au tableau. Ceux qui se sont trompés corrigent en vert. C’est un moment magistral où les élèves sont assez passifs hormis quelques-uns qui sont souvent ceux qui ont tout compris.  Une mise en commun est un moment de discussion autour de 2 axes :  – Les stratégies efficaces de résolution. Les bonnes idées des élèves pour le dire simplement !  – Les erreurs des élèves. Pas toutes évidemment. Mais les plus dangereuses. Celles à qui il faut absolument tordre le cou. Celles qui reviennent tout le temps.  Mais faut-il la faire immédiatement après la séance ? Oui, si tu as le temps, oui si tu as pu observer tes élèves, repérer leurs stratégies, leurs réussites ou leurs erreurs ! Il faut avoir eu le temps de regarder les élèves fonctionner. Passer au-dessus de leurs épaules quand ils sont en train de rechercher une solution. Sans intervenir dans leurs travaux. Il faut accepter qu’ils se trompent. Munis-toi d’un petit carnet de notes pour noter qui a eu une idée de génie, qui a eu une stratégie erronée dont tu reparleras car on la retrouve chez d’autres élèves. Utilise ton téléphone portable pour prendre des photos. Dans ce cas, tu fais la mise en commun en fin de séance.  Tu as été occupé(e) par un élève, tu n’as pas eu le temps de voir comment tes élèves s’emparaient de l’activité ? Tu n’as juste pas assez de temps à la fin de la séance ? Alors diffère la mise en commun. Repère des « morceaux choisis » dans les cahiers ou ressors tes notes. Le visualiseur, objet de rêve de la mise en commun ! Cet objet, lorsqu’il est présent dans une classe, implique automatiquement le travail sur les productions des élèves. On peut projeter immédiatement au tableau une page de manuel, une page d’un cahier d’élèves, une erreur que l’on voudrait voir disparaître des têtes des élèves et surtout de leurs cahiers.  Ton plan d’attaque ! ÉTAPE 1 : Phase de réactivation des acquis antérieurs  Commence ta séance de classe par faire rappeler les leçons données précédemment. C’est une étape obligatoire avant de lancer la consigne. ÉTAPE 2 : Phase de dévolution de la consigne  Une consigne bien posée comprend les phases suivantes : – Dire la consigne – L’écrire au tableau – La faire répéter plusieurs fois pour la réajuster (en profiter pour la faire relire) – Donner des exemples voire commencer l’exercice avec ÉTAPE 3 : Phase de recherche individuelle  Fais faire les recherches ou les premiers essais sur un cahier de brouillon. Ce n’est pas pour rien que l’on appelait autrefois le cahier de brouillon, le cahier d’essais ! Circule en observateur et transforme-toi en paparazzi ! ÉTAPE 4 : Phase de recherche en groupe C’est la phase où les élèves se mettent d’accord sur ce qu’ils ont trouvé. Ils peuvent continuer à réfléchir sur leur cahier de brouillon.  Différenciation : C’est le moment de différencier. Prends avec toi un petit groupe d’élèves qui aura besoin que tu en reparles avec eux et que tu les aides à comprendre ce qu’ils sont en train de faire. Construis des outils de référence : affichages, fleurs lexicales, cartes mentales, traces écrites, audios à réécouter… ÉTAPE 5 : Phase de passage au propre sur le cahier du jour ou sur un autre cahier Cette étape oblige les élèves à être attentifs pendant les phases précédentes.  Corrige-les et collecte encore du renseignement.  ÉTAPE 6 : Phase de mise en commun (cette étape peut être en début de séance suivante avec un rappel de l’activité) Un principe : on parle des stratégies et des erreurs mais pas de ceux qui les ont commises. Une obligation : aucun cahier sur les tables, pas de stylo vert à disposition. Écoute obligatoire. Explique à tes élèves que les mises en commun se dérouleront toujours dans le même ordre.  1) Ce qui marche et ne marche pas 2) Les erreurs à éliminer Projette ce dont tu as besoin au TNI/VPI et instaure un débat avec la classe. N’hésite pas à recourir à tout ce qui peut aider les élèves : passages au tableau, recours aux affichages, aux cahiers de références…  3) Correction des cahiers en fonction de ce qui a été traité pendant la mise en commun 4) Un groupe de différenciation ÉTAPE 7 : Phase de correction sur le cahier du jour ou sur un autre cahier Fais

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