juin 2022

Protège le dos de tes élèves ! Et aime le tien !

Les adolescents présentent un risque accru de lombalgie lors de la croissance pubertaire en grande partie en raison de mauvaises habitudes prises pendant l’enfance à la maison mais aussi à l’école. Chez les adultes, le phénomène s’aggrave. 70 à 80% d’entre eux auront un jour une lombalgie. Et là-dedans, beaucoup, beaucoup d’enseignants… En effet, les troubles musculosquelettiques frappent plus facilement les enseignants de CP et de maternelle que les autres professeurs. En outre, nos conditions de vie sont clairement montrées du doigt avec un temps passé devant les écrans d’ordinateurs et de smartphone trop important ! Encore les enseignants, qui se mettent devant leurs ordinateurs le soir pour préparer leurs cours, alors qu’ils se sont penchés toute la journée pour surveiller les cahiers ou les copies de leurs élèves. Alors, n’hésite pas à adapter tous ces conseils à ta pratique de classe. Cela t’épargnera pas mal de déboires avec ta colonne vertébrale. Le ministère de l’Éducation nationale a lancé des campagnes de prévention dans plusieurs académies pour sensibiliser élèves de cycle 3, enseignants et parents à ce phénomène. Ces campagnes menées dans les municipalités de Bordeaux, Toulouse, Meudon et Villeneuve La Garenne agissent sur : – L’élève Des personnels de santé (médecins, kinésithérapeutes) viennent dépister d’éventuelles scolioses chez les élèves. De leur côté, les enseignants sensibilisent leur classe à la diététique, aux dégâts du tabagisme et aux accidents du sport. – Les parents On les informe que leur enfant a grandi mais qu’il n’est pas à l’abri de problèmes de santé. Certes, les campagnes de vaccination sont terminées mais il ne faut pas relâcher le suivi médical car c’est vers 10 ans que les troubles musculosquelettiques apparaissent. – l’environnement Si tout le monde sait qu’il ne faut pas avoir un cartable trop lourd, encore faut-il préciser aux parents et aux enseignants ce qu’est un cartable trop lourd. Tout le monde sait aussi qu’un mobilier de classe ergonomique est nécessaire mais les enseignants et les municipalités ne savent pas forcément ce que ce mot signifie, quant aux parents ils n’appliquent pas forcément les préconisations non plus pensant que seule l’école doit prendre en charge le dossier des troubles musculosquelettiques. Les remontées de ces expérimentations sont très positives car les enfants de 10 ans sont extrêmement réceptifs aux conseils et cherchent à les appliquer rapidement. Logiquement, les enseignants s’en imprègnent et font plus attention à ne pas user prématurément leur dos. C’est un cercle vertueux ! Inspire-toi des conclusions de ces études ! Pour eux et pour toi ! ETAPE 1 : En classe, pour tes élèves, applique les préceptes suivants : – Apprends-leur à porter leur cartable. Sac sur le doc avec les bretelles enfilées sur chaque bras. Jamais porté sur une épaule. Sache que le port d’un cartable de plus de 20% du corps induit automatiquement une lombalgie. Informe tes élèves mais aussi leurs parents sur le poids idéal d’un cartable. Ce dernier ne doit pas excéder 10% du poids de l’enfant. Le surpoids du cartable a été reconnu par l’Éducation Nationale comme un problème de santé publique. Poids idéal du cartable: à 6 ans environ 2kg, à 11 ans environ 3,5kg. – Gère les allers retours du petit matériel Explique-leur que certains outils sont faits pour rester en classe car ils sont trop lourds (dictionnaires, manuels) et que les trousses resteront aussi dans les casiers. – Assure-toi de l’ergonomie de ton matériel Donne-leur un éclairage suffisant pour qu’ils ne se courbent pas sur leurs bureaux pour parvenir à lire et écrire. Vérifie que les tables sont bien réglées et correspondent à leur taille. Idem pour les chaises. Place les écrans des outils numériques légèrement en dessous des yeux si tu utilises des ordinateurs portables Limite le temps sur tablettes – Apprends-leur à se tenir correctement ! Dis-leur comment s’asseoir : les deux pieds posés au sol, le dos droit, les bras posés sur le bureau. Et oui, les vieux instits avaient bien raison. On se tient correctement si on ne veut pas casser son dos! Observe-les et corrige leur posture. N’hésite pas à corriger leur posture ; c’est pour leur santé! – Oblige ceux qui doivent porter des lunettes à les porter ! Cela leur évitera de se courber démesurément pour voir les lignes du cahier ou d’avancer le cou brutalement vers l’avant pour mieux y voir au tableau. – Fais-les bouger ! Alterne 45 minutes de travail au bureau avec des activités plus ludiques, du travail de groupe, de la lecture sur les tapis ou au coin bibliothèque. Ne zappe pas l’EPS et applique ce slogan de la MGEN « le bon traitement, c’est le mouvement ! » – Informe les parents si tu penses qu’ils doivent faire vérifier le dos de leur enfant. ETAPE 2 : En classe, pour toi, adopte : – Un tabouret à roulettes réglables pour éviter de circuler en te penchant sans arrêt au-dessus de tes élèves. – Une chaise haute. Les vieux instits avaient cela dans leur classe. Ils avaient tout compris ! Idéal : un siège à hauteur réglable. – Un desk à la suédoise (ici sur la photo). – Un repose-pied à ton bureau à utiliser quand tu es assis(e). – Un caddie de transport pour les cahiers à corriger. ETAPE 3 : En classe, pour toi, mets ces conseils en place dès le début de ta carrière : – Ne soulève pas de charges trop lourdes ou alors en adaptant la bonne position. – Gare aux livraisons de commandes de classe en début d’année scolaire, aux déplacements de mobilier, au chamboule-tout de fin d’année à la fête de l’école… – Ne te penche pas vers l’avant de façon trop marquée surtout de façon répétée. – Pose un genou au sol pour aider un enfant de maternelle à enfiler son manteau. – Responsabilise les élèves : fais-leur ramasser ce qu’ils ont fait tomber ! Arrête donc de te pencher en avant pour tout ramasser ! – Ne t’assois plus sur de chaises d’enfants : cela déclenche des lordoses lombaires

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Que prévois-tu pour les derniers jours de classe ?

C’est bientôt les vacances scolaires ! Tes élèves le savent bien, et il est de plus en plus difficile de les faire travailler ! Pas simple d’avoir des élèves concentrés, surtout s’il fait chaud ! Mais tu ne peux pas arrêter de faire classe, alors il faut trouver des activités motivantes, qui leur permettent de s’amuser mais tout en travaillant quand même ! Tout un programme ! Et parfois tu peux manquer un peu d’idées… Ne les laisse pas en roue libre ou 3h en récréation sous peine de « débordements », de nerfs attaqués, ou d’ennuis ! Voici quelques exemples d’activités : – Donne des responsabilités à tes élèves, ils adorent ça ! On range, on trie, on distribue ! Instaure des ateliers «tri de feutres usagés», «rangement de casiers et d’armoires», «distributions de cahiers et de productions», «décrochage de tout ce qui recouvre les murs»…. – Fais-les jouer ! Prévois des moments de jeux collectifs ou individuels : jeux de société, «Petit Bac», course aux mots (le plus grand nombre de mots sur un thème en un temps limité). – Organise «l’école dehors»: lecture dans la cour ou dans le parc, séance de géométrie/mesure autour des bâtiments, land art, repérage de détails insolites dans le quartier… Pour cette activité de repérage, on observe les lieux autour de l’école lors d’un circuit à pied, pour essayer de repérer des détails insolites ou drôles. Les élèves les repèrent, toi tu les prends en photo. Le lendemain les photos seront projetées et les élèves redessineront les détails en les légendant. On colle sur de jolies feuilles couleur, on indique le lieu de repérage. On expose dans la classe ou les couloirs. – Transforme tes élèves en poètes en herbe: on déclame des poésies dans la cour, on passe dans les classes pour lire ou réciter sa poésie préférée, on glisse des poèmes sous les portes des classes ou dans les poches… – Fabrique un musée vivant : choisis des œuvres d’art (peintures, sculptures), mets à disposition des accessoires/ du carton/ quelques vieux vêtements/ puis par groupe demande-leur de reconstituer une des œuvres d’art (respect du nombre de personnages, des accessoires, de la posture, des expressions) puis prends « chaque tableau vivant » en photo et fais élire le plus réussi ! – Prépare un goûter de fin d’année : tout le monde cuisine en classe ! – Propose des petits défis : quiz, calcul mental, performances sportives… – Organise un pique-nique – Propose un décloisonnement avec les classes attenantes pour laisser à tes élèves la liberté de choisir divers ateliers jeux -Mets à disposition des objets de récupération, du carton, du papier, du scotch, de la colle, du fil de fer… Laisse-les libres de créer à l’atelier bricolage ! – Organise une remise de diplômes de fin d’année avec photos souvenir : le bon en problèmes, le super copain, le généreux, l’ordonné, le farceur, le rigolo…. – Surprends-les avec un « happening » : lancer de ballons avec message, course de bateaux en papier sur un plan d’eau ou une fontaine, concert chorale ou mini-spectacle de danse au milieu de la cour ou sur la place du village…. – Propose une chasse au trésor – Apprends-leur à faire des nuages de mots (tu trouves des sites qui font ça comme par exemple Tagxedo) – Montre-leur comment faire un dessin animé manuel (tu trouves plein de tutos de flip-books sur le net ! – Fais-les jouer aux célébrités qui signent des autographes : chacun fabrique une grande carte décorée et fais écrire et signer un petit mot à tous ses copains – Garde le meilleur pour la fin : École et cinéma ! Enfin surtout cinéma….Choisis quelques films à projeter dans plusieurs classes et laisse tes élèves regarder leur film préféré !

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Comment t’intégrer dans une nouvelle école ?

Tu viens d’être nommé(e) dans une nouvelle école. Tu angoisses à l’idée de faire la connaissance de tes nouveaux collègues ou au contraire cela t’emballe. Dans les deux cas, tu te demandes comment les aborder mais aussi comment entrer en contact avec eux en fonction de leur personnalité. Un flot de questions te submerge. Comment demander de l’aide sans les déranger ? Demander de l’aide est-il bien vu ? Faut-il intervenir clairement dès la première réunion ou fait-il prendre le temps d’écouter ? Faut-il marquer son territoire ou ou contraire faire preuve d’empathie et tendre la main pour se faire accepter ? Quelle attitude avoir vis-à-vis de la directrice/du directeur ? Comment se positionner face à certains collègues, piliers de l’école ou avec une étiquette « particulière » ? Tu sais : ce sont ceux qui accompagnent les étudiants et les débutants (MAT, PEMF) ou ceux qui aident les élèves handicapés (coordonnateurs d’ULIS, AESH) ou encore ceux qui s’investissent dans un syndicat. Faut-il manger tous les jours avec eux ou au contraire prendre l’air pour se changer les idées ? Voici quelques conseils pour t’aider à trouver ta place au sein de ta nouvelle école. A. Avant la réunion de pré-rentrée : Établis le contact en premier ! Joins la directrice/le directeur soit en appelant l’école soit sur son numéro de téléphone personnel. Elle/il est joignable par téléphone dans l’école au moins une semaine avant la rentrée. Appelle le secrétariat de ta circonscription pour demander sa/son numéro de téléphone portable ou faire le lien si besoin. Tu accèderas ainsi à l’école avant l’heure, tu poseras quelques affaires, récupèreras les clefs et les codes de la photocopieuse, découvriras les lieux et les collègues qui préparent la rentrée dans leur classe et ainsi tu te projetteras plus facilement dans l’année qui vient. Tu aborderas la réunion de prérentrée plus décontracté(e). Fais-toi inscrire dans le groupe WhatsApp de ton école (il y en a souvent un !) et envoie un petit message pour marquer ton ralliement au groupe. Pour les informations de haute importance ou institutionnelles, consulte ta boîte mail académique. B. Pendant la réunion de pré-rentrée : Fais bonne impression ! Étape 1 : présente -toi Dis que tu débarques et que les conseils seront précieux pour toi. Il y a toujours des collègues aidants dans une équipe. Ne te formalise pas si certains restent en retrait ; ils viendront vers toi plus tard. Étape 2 : brise la glace Viens avec quelque chose qui plaira : un gâteau, des pâtisseries, des friandises. Atmosphère détendue garantie. Étape 3 : Mets-toi en mode écoute C’est le moment d’observer. L’équipe a un fonctionnement déjà établi. Comprends-le avant de te positionner afin de ne te créer aucune inimitié. L’idée n’est pas se mettre en retrait ou de s’effacer mais de percevoir comment les choses fonctionnent dans cette école. Avant la réunion, fais-toi une liste de questions à poser mais ne les pose que si la réunion n’y a pas répondu. Prends des informations. La directrice/le directeur délègue-t-elle/il beaucoup ou peu ? Qui a de l’influence sur le groupe ? Sur qui compter ? A qui se fier ? Les problèmes se résolvent-ils au fil de l’eau ou dans les conseils de maîtres ? Travaille-t-on plus en équipe ou en solo ? Tout cela te servira ultérieurement. Étape 4 : mets ton costume de pro Cela semble paradoxal avec ce qui vient d’être dit mais il faut aussi rassurer l’équipe sur ta capacité à maîtriser les fondamentaux. Pro tu l’es parce que tu es motivé(e). Pro tu l’es parce que tu as les mêmes valeurs, les mêmes préoccupations et les mêmes obligations que les autres. Bref, dans tes propos, montre que tu es un enseignant conscient de former la Nation de demain (les engagés t’apprécieront), que tu sais déjà que c’est un métier fatigant et peu reconnu par les parents et l’institution (les râleurs t’accepteront) et que tu seras à ton poste au moment des récrés et des entrées et sorties sans faillir (les bosseurs te laisseront tranquille). Engage-toi dans les projets des uns et des autres seulement si tu es sûr(e) de toi. Retiens ceci : L’équipe est déjà formée. C’est toi la nouvelle/le nouveau. C’est à toi de t’adapter. Montre-toi ouvert, disponible et engagé. Ne cherche pas à plaquer un ancien fonctionnement ou des idées préconçues sur cette nouvelle situation. Mais parle aussi de tes préoccupations : temps de trajet pour se rendre à l’école, difficulté à se garer, fatigue, crainte des élèves difficiles. Tes collègues te conseilleront et t’aideront. C. Et le reste de l’année : entretiens un bon climat ! Il faut savoir entretenir un bon climat de travail dans son école. Et ne pas forcément attendre que cela soit les autres qui le fassent. Ce sont les moments conviviaux qui soutiennent le moral et développent une cohésion solide entre les personnes. Il y a toujours des rabat-joie qui ne voudront pas y participer mais ils sont marginaux et il ne faut pas désespérer. Ils peuvent changer d’avis s’ils voient le reste de l’équipe s’amuser sans eux. Donne l’impulsion et d’autres te suivront. – Le petit train des anniversaires A afficher en salle des maîtres ! Souhaiter son anniversaire à un collègue, manger un gâteau tous ensemble ce jour-là au moment du café ou à 16 h 30 redonne le sourire à tout le monde après une journée fatigante. – Les repas de fin de période Aller tous ensemble au restaurant avant les vacances, faire un repas à l’école, dans la cour (quand il n’y a plus aucun élève !) permet de souffler et de parler d’autre chose. Ou de revenir sur tout ce que l’on a vécu dans la période et qu’il faut évacuer pour partir en vacances l’esprit léger. – Les goûters impromptus Même principe. Amener un gâteau que l’on a préparé pour ses collègues et le déposer sur la table de la salle des maîtres. Avec un petit mot sympa. Tout le monde appréciera. – Les repas de

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Comment gérer un élève qui a fait une grosse bêtise ?

La bêtise est grave lorsqu’elle est injurieuse et/ou violente. Il s’agit souvent d’un élève très agité qui perturbe le fonctionnement de la classe. Interromps la classe de façon théâtrale ! Oui, oui. Ce n’est pas une perte de temps. Tu procèdes à un acte éducatif qui bénéficie à celui qui a commis l’infraction mais aussi à toute la classe. C’est un des piliers de l’EMC : tu es en train d’éduquer à la règle et au droit ! Et au jugement moral ! Et pas seulement celui qui a enfreint la règle mais tous ceux qui y assistent. C’est un grand moment donc. Ne panique pas ! Voilà comment tu peux réagir : C’est l’occasion de réunir immédiatement un conseil d’élèves. C’est un moment formel et identifié pendant lequel les élèves et leur enseignant traitent démocratiquement des questions de vie de classe. Il faut réunir ce conseil régulièrement (par exemple de manière hebdomadaire, programmé dans l’emploi du temps, d’une durée de 30 min) et aussi chaque fois que nécessaire. Voici comment procéder : Dès que le silence absolu est établi, déclare le conseil ouvert. Signale qu’une infraction grave au règlement a été commise et que le conseil d’élèves doit se réunir pour statuer. A) Reformule le problème sans nommer les personnes concernées. Demande à la classe d’expliciter pourquoi un tel problème gêne la vie de classe et nuit au climat scolaire serein établi jusque-là. Veille à ce qu’aucun nom ne soit donné. C’est du problème que la classe débat. Il ne s’agit pas d’une mise en accusation. B) Propose un dilemme moral : C’est un scénario imaginé ou tiré de faits réels (la grosse bêtise en question). Tu proposes 2 réactions possibles face à cette situation, sans poser de jugement de valeur, et les élèves en débattent en donnant leur avis et en justifiant leur choix. C’est ce qui aide les élèves à comprendre la situation. Le dilemme moral externalise le problème et fait prendre conscience aux élèves de la nécessité de se fixer des règles de comportement qui nous protègent et protègent les autres. Tu peux anticiper ce moment en prévoyant quelques dilemmes moraux d’avance. C) Fais conclure le conseil d’élèves sur le fait qu’une telle situation ne peut être tolérée et signale que tu gèreras la situation avec la personne concernée. Nous te conseillons de prendre rendez-vous avec les parents si la situation est grave mais inhabituelle. Invite-les à discuter avec toi. Évite de les « convoquer ». Il y a une explication à tout cela et avant de sortir la grosse artillerie, il faut peut-être aider un enfant qui n’a pas trouvé d’autre solution que d’être violent pour se sortir d’une situation difficile. Quoiqu’il en soit, discutes-en avec tes collègues ou ton directeur ou ta directrice. Ils connaissent la situation et sont de bon conseil. Que faire lorsqu’une infraction au règlement est très grave ? Quand les faits sont très graves (très violents verbalement ou physiquement), lorsqu’un élève très agité perturbe sans arrêt le fonctionnement de la classe, le directeur convoque une équipe éducative et éventuellement procède à une information préoccupante ou à un signalement auprès du procureur. Le règlement de classe trouve donc ses limites face à des cas très difficiles pour lesquels tu te feras épauler par les collègues, le conseil de maîtres et l’équipe éducative.

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Comment prendre soin de sa voix quand on est professeur des écoles débutant ?

Aphone après quelques jours de classe ? Voix éraillée de chanteur italien ? Gorge enflammée ? Avant de te précipiter à la pharmacie, lis quelques conseils pour faire de ta voix un instrument de pouvoir et de séduction. Nous te dirons quoi faire si tu veux en prendre soin pour ne plus jamais la perdre ou l’abîmer, et chanter à tue-tête autant que tu le veux ! Sache que 40% des enseignants signalent un inconfort vocal et 15% d’entre eux développent une pathologie vocale invalidante chronique. Les débutants sont très à risque car ils ne sont pas habitués à jouer avec leurs cordes vocales. La MGEN souligne que les professeurs des écoles sont les plus touchés par les maladies de la voix. Les classes chargées, les cours de récréation aux décibels trop élevés, le besoin de monter la voix pour se faire entendre, le port du masque, et bien d’autres éléments te feront forcer sur ta voix. Tu abimeras tes cordes vocales et tu auras peut-être des douleurs chroniques. Voici des solutions pour éviter les dysphonies qui impliquent les médicaments, les séances d’orthophonie ou de phoniatrie et charmer ton auditoire par ta voix de velours. A. Rayonne en classe grâce au pouvoir de ta voix ! Les premiers jours sont décisifs. Tes élèves auront une idée de ta personnalité et de ton professionnalisme dès le premier soir et ils ne manqueront pas d’en parler à leurs parents dans la foulée. Eux-mêmes en parleront entre parents à la sortie de l’école, au téléphone et WhatsApp fera le reste. En une semaine, tout le monde saura qui tu es. Voici une liste de recommandations qui te seront utiles pour user de ton organe vocal à bon escient. ÉTAPE 1 : ASSUME TON STATUT Selon Jean Sommer, ( https://jean-sommer.fr/les-articles/ ) coach vocal et formateur sur la prise de parole en public, une voix bien posée dépend de l’image que nous nous faisons de nous-mêmes. Quiconque prend la parole en public doit prendre conscience qu’il impose à son auditoire un rythme de paroles, un phrasé et une intonation. Une voix bien posée est la voix d’une personne qui assume son métier. Jean Sommer pense qu’il ne faut avoir aucun complexe avec son métier et ses valeurs si l’on veut que notre voix nous suive. Chez un enseignant, la voix incarne le pouvoir, l’influence et le charme. En gros, Jean Sommer explique qu’on rend l’autre intelligent parce qu’on est intelligible. Si tu veux être un prof charismatique, garde en tête que ta voix a du pouvoir. ÉTAPE 2 : PRENDS CONSCIENCE QUE TA VOIX DIT QUI TU ES Notre voix dit notre personnalité et reflète nos compétences. – Ceux qui parlent fort ont une volonté de surplomb ; ils ont une voix enveloppante, neutre, qui rassure. Cette tonalité renvoie à une notion de calme et de certitude sur les faits énoncés. Quand ces personnes se fâchent et haussent le ton, la modulation de leur voix surprend et marque l’auditoire. – Les voix aigües type voix de crécelle qui perce les tympans, n’ont pas ce pouvoir et sont difficiles à supporter quand le ton monte. – Ceux qui parlent trop vite ne vont pas forcément à l’essentiel et ont peur de manquer de temps pour boucler leurs propos. Si l’attention des élèves est trop sollicitée pour les suivre, il y a un risque réel de décrochage. – Ceux qui parlent trop lentement renvoient un manque de dynamisme, ceux qui ne finissent pas leurs phrases laissent les savoirs incomplets. Bref tu l’as compris, adopter un ton neutre et posé avec une voix qui enveloppe est fondamental. Il existe une application de la MGEN, Vocaliz, (https://www.mgen.fr/vocaliz/) qui te permet de connaître ton style vocal et qui propose des exercices pour utiliser au mieux ta voix en classe en fonction de ta personnalité vocale. Télécharge-la et teste-toi. Des conseils te seront donnés pour apprendre à mieux l’utiliser en classe. ÉTAPE 3 : APPRENDS À AIMER TA VOIX « Es-tu dans ta voix ? » pourrait te demander Jean Sommer. Sais-tu l’utiliser sans forcer ? Pour cela, il te préconise d’apprendre à l’aimer. Écoute-toi parler en jouant la scène. Répète comme le ferait un acteur avant de monter sur scène. Car c’est bien une scène que tu auras devant toi : avec parfois jusqu’à trente spectateurs. Repère les moments où il faut parler fort, ceux où tu seras neutre et les accentuations que tu produiras pour souligner tes propos. Enflamme-toi lorsque tu racontes une histoire, lorsque tu sens que ce que tu dis doit rester dans les têtes de tes élèves. Mets de l’énergie dans ton regard, ta diction et ta respiration. Même si tu t’adresses essentiellement à un groupe, fixe ceux à qui tu parles en particulier. Exagère ta diction quand tu passes une consigne ou que tu veux retenir l’attention sur un mot ou un concept. N’oblige jamais l’élève à tendre l’oreille pour comprendre une consigne ou un déroulé de séance. Débrouille-toi pour avoir le calme juste avant et exige le silence quand tu donnes une consigne. Si tu es volubile, profite-en pour être très explicite et accompagne pas à pas tous les apprentissages. Si tu es discret, compense par ta précision et par des mises en activités avec des ateliers. ÉTAPE 4 : COMPENSE TES DÉFAILLANCES VOCALES PAR DES STRATÉGIES PÉDAGOGIQUES Mutilé de guerre (blessé au niveau des poumons) pendant la première guerre mondiale, Célestin Freinet se rend compte qu’il ne peut plus utiliser sa voix en classe comme il le faisait avant. Il met donc en place des stratégies pédagogiques et des dispositifs de classe pour économiser son flux vocal. Il théorise l’équilibre des temps de parole entre enseignant et enfants. La mise en activité des élèves en ateliers, avec de l’entraide et du tutorat lui réservent la possibilité de faire des pauses. « Parler le moins possible » devient un slogan de la pédagogie Freinet. Quand tu es aphone, fais comme Freinet, travaille en atelier et responsabilise les enfants pour reposer ta voix. Grâce

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