Comment limiter les tensions avec les parents d’élèves ? Et éviter le plus possible les conflits…

Lis attentivement ce qui suit mais surtout télécharge le kit du débutant ! 

Les conflits parents/enseignants sont là dans toutes les écoles. Ce n’est pas un fait nouveau. On pourrait croire qu’à « l’école d’autrefois » ils n’existaient pas, mais c’est une illusion. Ils étaient bien là aussi mais étaient marginaux et n’allaient pas aussi loin. 

Il y avait une adhésion générale de la société au modèle éducatif et il était normal d’exiger de son élève, de son enfant, qu’il rentre « dans le moule ». Les bons enseignants avaient de l’autorité et faisaient respecter la discipline. Ils donnaient du travail à faire à la maison et des punitions. Les parents pouvaient très mal le vivre mais ils râlaient dans l’intimité et n’allaient pas jusqu’à contester ouvertement l’institution. Les enfants pouvaient être très malheureux mais ils avaient toute confiance en l’avenir. L’école les placerait dans la voie qui leur conviendrait. Il fallait donc serrer les dents car l’avenir était assuré. 

Oui, mais voilà… Les crises sociales et économiques se sont succédées à la fin des années 70 suite aux chocs pétroliers et l’avenir n’a plus été assuré, petit à petit. Des facteurs sociaux sont venus se rajouter. La mondialisation a rendu le monde dans lequel on vivait, concurrentiel et insécure pour les plus fragiles et même pour la classe moyenne. 

Cela suffit-il à expliquer la montée des tensions dans les écoles ? 

Et bien oui. La vie des parents s’est complexifiée et celle de leurs enfants aussi : divorces, familles recomposées, parents « solos », transports bondés, stress au travail, environnement sanitaire et social anxiogène. Leur stress rejaillit sur toi, ta classe et même ton école. Ils en veulent à l’institution de ne pas les protéger aussi bien qu’avant, et donc à toi. Les critiques de l’école sont vives dans les médias et ils ont peur que le bien-être de leurs enfants à l’école ne soit pas garanti. 

Existe-t-il des attitudes à adopter pour limiter les altercations avec les familles ? Et bien oui. 

ÉTAPE 1 : METS-TOI A À LA PLACE DES PARENTS

Ils veulent la réussite de leurs petits. Rien d’autre ! 

Écoute à l’occasion leurs plaintes et rassure-les sur le fait que tu seras à leurs côtés et aux côtés de leur enfant pour qu’il s’en sorte le mieux possible dans une ambiance la plus sereine possible. 

ÉTAPE 2 : NE COMMUNIQUE PAS PAR COURRIEL

Tu penses être plus rapide et plus efficace en communiquant par courriel ? T’épargner un rendez-vous ? 

Or en choisissant de communiquer de cette manière tu te rends disponible à l’infini et peux très rapidement être envahi(e). Contre-productif au final. 

Sois accessible au portail pendant les entrées et sorties des élèves. Rien ne vaut 5 minutes d’un échange informel pour dénouer une incompréhension, une tension voire un conflit. 

Consulte les collègues qui connaissent les familles et pourront te conseiller des attitudes ou postures efficaces. 

ÉTAPE 3 : UTILISE LE CAHIER DE LIAISON MAIS PAS DE NARRATION ANGOISSANTE

Reste courtois(e) et distant(e). Neutre. 

– N’écris que pour demander des rendez-vous ! Garde un ton courtois et utilise des tournures de politesse.

– Ne pose pas par écrit ce que l’élève a fait de travers…

Même si le parent te soutient officiellement, il se sentira agressé par ce que tu écris. Les écrits font plus de mal que les propos oraux. Ils restent et engendrent du ressassement. En posant à l’écrit le comportement inapproprié de l’enfant, tu leur renvoies une image dégradée de leurs principes éducatifs ou de leur efficacité. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas en parler ; mais pas comme cela. En rendez-vous ou équipe éducative quand c’est grave ou récurrent. Pense à appeler le psychologue scolaire de ton secteur pour qu’il te conseille face à ce genre de situation. 

ÉTAPE 4 : SOIS ACTIF/VE ET PROACTIF/VE

Les médias véhiculent une image de l’école très dégradée : violences, harcèlement, décrochage scolaire, insécurité, échecs scolaires, sélection qui ne dit pas son nom, sans adaptation aux besoins de tous ceux qui ne sont ni scolaires ni calmes… Les parents ont des doutes sur l’efficacité des enseignant(e)s et de leurs méthodes. Pour peu que leur enfant ne soit pas « typique », la méfiance sera de mise. 

Dès la réunion de rentrée, montre que tu gères le cadre (le collectif) mais que tu ouvres la porte aux adaptations : méthodes actives, travail en projets, tutorat et entraide, différenciation pédagogique… 

Montre ton souci d’aider ceux qui n’y arrivent pas.